tag:blogger.com,1999:blog-17731729305064182972024-02-08T05:09:30.552-08:00RevolutionJohn Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comBlogger63125tag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-68623499441683014112021-05-21T01:02:00.004-07:002021-05-21T01:02:31.761-07:00Nécrologie : Duncan Hallas (1925-2002)<p> </p><p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="color: #0070c0; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 16.0pt;">Nécrologie <br />
Duncan Hallas (1925-2002) <o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="color: #0070c0; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 16.0pt;">[Article de 2002, archivé ici]</span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">C’est avec tristesse que nous avons
appris la mort d’un révolutionnaire qui a construit pendant de longues
décennies le courant Socialisme International. Duncan Hallas fit partie de la
Quatrième Internationale en Angleterre à la fin des années quarante. Avec Tony
Cliff, il défendit l’analyse selon laquelle l’URSS était devenue une nouvelle
forme de capitalisme, le capitalisme bureaucratique d’État. Quand les tenants
de cette théorie sont sortis de la Quatrième Internationale, il a participé à
la fondation du Socialist Review Group en 1951, l’ancêtre du Socialist Workers
Party britannique et de Socialisme International en France. Après une longue
pause dans son militantisme, il a rejoint à nouveau les International
Socialists à la fin des années soixante. Dès lors, il fit partie de la
direction du groupe pendant près de trente ans. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">Il a écrit de nombreux articles et
brochures, et deux livres : <i>Trotsky’s Marxism </i> (1979) et <i>Le Comintern </i> (1985). <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">Duncan était un orateur hors pair,
doté d’un style (et d’une voix) inoubliable. Il ne se lassait jamais de
transmettre à une nouvelle génération les idées marxistes. « Une encyclopédie
ambulante du marxisme », selon un de ses camarades. Il était également connu
pour sa personnalité chaleureuse et généreuse. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">Cette revue était déjà presque
bouclée lorsque nous avons eu la nouvelle de la mort de Duncan. Nous comptons
publier dans de futurs numéros de la revue des articles qu’il a écrit, et nous
préparons pour publication une traduction française de son livre <i>Le Marxisme
de Trotsky</i> . <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">John Mullen <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">Vous pouvez lire un des articles de
Duncan Hallas - L'histoire du socialisme aux Etats Unis sur notre site
web au www.anticapitalisme.org <br />
L’archive des écrits marxistes en ligne - www.marxists.org va bientôt ouvrir
une section dédiée aux écrits de Duncan.<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/2021%20Random%20bolshevik/s5hallas.docx#_ftn1" name="_ftnref1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman", serif;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">On peut écouter, en anglais, un des
discours de Hallas, sur le matérialisme historique. Ici : <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ZugwXRGqUyI">https://www.youtube.com/watch?v=ZugwXRGqUyI</a><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-top: 6.0pt;"><span style="font-size: x-large;">[Quelques coquilles corrigées, et
des notes rajoutées, après première publication]<o:p></o:p></span></p>
<div style="mso-element: footnote-list;"><!--[if !supportFootnotes]--><span style="font-size: x-large;"><br clear="all" />
</span><hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="ftn1" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size: x-large;"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/2021%20Random%20bolshevik/s5hallas.docx#_ftnref1" name="_ftn1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman", serif;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>
Ce site est désormais ouvert <a href="https://www.marxists.org/francais/hallas/index.htm">https://www.marxists.org/francais/hallas/index.htm</a></span>
<o:p></o:p></p>
</div>
</div>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-85948840754478675632021-05-20T00:52:00.001-07:002021-05-20T00:52:54.928-07:00Tony Cliff (1917-2000), un trotskyste juif palestinien au Royaume de sa majesté<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 12.0pt;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Tony Cliff, un
trotskyste juif palestinien au Royaume de sa majesté<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 12.0pt;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[article de
2011, archivé ici]<br />
<br />
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Tony Cliff, a Marxist for His Time<br />
Ian Birchall<br />
Bookmarks, Londres, octobre 2011<br />
664 pages</i><br />
<br />
Introduction<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 12.0pt;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il est peu
habituel d’écrire de longues critiques de livres sur des ouvrages qui ne sont
pas disponibles en français. Cependant, nous pensons que le rôle de Tony Cliff
et du Socialist Workers Party britannique, l’organisation qu’il a fondée, dans
le paysage de l’extrême gauche européenne, suffit pour rendre cet article utile
pour nos lecteurs. Le NPA et le SWP collaborent au sein de la gauche
anticapitaliste européenne et ont récemment fait des déclarations communes sur
la crise financière. Le SWP G-B est presque la seule organisation de l’extrême
gauche européenne d’une taille comparable à celle du NPA. Par ailleurs, des
organisations du courant ou issues du courant de Tony Cliff constituent des
acteurs essentiels de la gauche radicale dans des pays comme la Grèce, les États-Unis,
l’Égypte et l’Australie.<br />
<br />
Cliff est mort en 2000. Il était connu dans les milieux de l’extrême gauche
particulièrement pour sa théorie du « Capitalisme d’État en URSS ».
Selon cette théorie, la clique de Staline avait rétabli en URSS et en Europe de
l’Est une nouvelle forme du capitalisme, et, malgré des différences
importantes, les économies centralisées de Cuba et de <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> n’étaient pas moins
capitalistes. <br />
<br />
L’autobiographie de Tony Cliff, écrite quelques mois seulement avant sa mort,
est disponible en français sur internet depuis quelques années<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn1" name="_ftnref1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>.
Elle est utile, vivante et fascinante, même si elle souffre d’un manque de
modestie certain et, selon son biographe, Birchall, d’une difficulté à reconnaître
la contribution d’autres militants à la construction de son parti. <br />
<br />
Car c’est un de ses camarades de longue date, Ian Birchall, qui vient de livrer
une biographie de Cliff de plus de 600 pages. Birchall est déjà l’auteur d’une
série de livres marxistes, dont une étude sur Babeuf, une autre sur Sartre<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn2" name="_ftnref2" style="mso-footnote-id: ftn2;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[2]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>,
et un livre sur l’histoire du réformisme. Ce nouvel ouvrage, publié en octobre
2011, retrace la vie politique de Cliff depuis son activité en Palestine dans
les années 1930 jusqu’à sa mort en 2000. Jusqu’à la fin de sa vie, Cliff jouait
encore un rôle central dans son parti. Birchall a interviewé plus de cent personnes,
et recueilli plus de 70 témoignages écrits de gens qui connaissaient Cliff, et
a également relu d’un œil critique la quasi-totalité de ses très nombreux
écrits. <br />
<br />
Si la biographie est largement positive, Birchall n’a pas voulu cacher les
controverses ni les défauts de Cliff. Beaucoup des interviewés sont des militants
qui ont quitté le SWP, parfois dans une ambiance très hostile.<br />
Le but est de rendre vivant ce personnage haut en couleurs, voire improbable,
et faire état de son évolution, ses écrits, et ses pratiques. Comme le souligne
Birchall, toute l’énergie de Cliff durant les cinquante dernières années de sa
vie était consacrée à la construction d’un parti révolutionnaire dans un pays
dont il ne connaissait à peu près rien lors de son arrivée. Ses livres, ses
conférences, ses interventions pratiques tendaient vers ce seul objectif, car
il méprisait la reconnaissance académique et le « succès » au sein de
l’establishment. C’est pour cela que l’héritage de Cliff, l’incarnation de ses
mérites — et parfois de ses défauts — est son parti. <br />
<br />
La présente critique est écrite par un militant révolutionnaire proche des
idées de Cliff. Mais notre objectif est d’expliquer ses idées et ses pratiques,
sa contribution à l’expérience de la gauche anticapitaliste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 12.0pt;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Ses débuts<br />
<br />
Cliff est né Ygael Gluckstein en 1917 dans une famille bourgeoise sioniste en
Palestine, alors sous mandat britannique. Militant depuis l’âge de 14 ans, il
rejoint le Mapai, le Parti des travailleurs du pays d’Israël — un parti qui
défendait la mise en place d’un Etat juif, qui construisait des syndicats
réservés aux seuls Juifs, et prônait l’organisation d’une immigration juive
conséquente. Mais son antiracisme l’éloigne de plus en plus du sionisme, même
de gauche. Dans un meeting public, il défend de la salle l’unité entre
travailleurs juifs et arabes et le service d’ordre lui casse le doigt et
l’expulse. Il devient et restera toute sa vie antisioniste et fervent défenseur
des Palestiniens.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En 1933, il
rejoint les cercles marxistes, et dès 1938 il est en contact avec les trotskystes
américains. Mais pendant la deuxième guerre mondiale la communication est si difficile
que son petit groupe reçoit les journaux trotskystes avec des mois de retard.
Il prend vite l’habitude de développer ses perspectives politiques sans attendre
la voix de l’autorité, en se basant sur les faits sur le terrain. Emprisonné
puis vivant dans la clandestinité, il décide de quitter la Palestine pour <st1:personname productid="la Grande-Bretagne" w:st="on">la Grande-Bretagne</st1:personname>, vit
une période d’exil en Irlande, avant d’être finalement autorisé à s’établir en
Angleterre, où il a passé les cinquante dernières années de sa vie (mais sans
passeport).<br />
<br />
Ses écrits<br />
<br />
Fermement convaincu qu’une organisation révolutionnaire constitue l’élément indispensable
dans les moments de grand combat social, l’ensemble de ses écrits auront comme leitmotiv
la construction d’un tel parti. Pour Cliff, s’il y avait eu un parti
révolutionnaire de taille en Allemagne dans les années 1930, pour proposer une
autre voie quand le Parti communiste refusait de se battre contre Hitler, l’histoire
aurait pu être transformée et Hitler vaincu bien avant son arrivée au pouvoir.
Pour Cliff, les expériences de la France en 1968, du Chili en 1973, du Portugal
en 1974, de l’Iran en 1979 sont autant de preuves supplémentaires que sans un
parti révolutionnaire bien implanté, les crises sociales sont résolues à chaque
fois selon les intérêts du grand capital.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Trois contributions fondamentales<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Sa vingtaine de livres et plusieurs centaines
d’articles répondront donc à chaque fois à un problème posé aux militants
révolutionnaires. Arrivé en Europe en 1946, une fois que l’établissement de l’État
d’Israël semblait inévitable, Cliff rejoint le petit mouvement trotskyste qui a
survécu à la guerre. Il y trouve une tension entre une tendance,
compréhensible, à suivre à la lettre les écrits de Trotski (mort en 1940), qui jouissait
d’une autorité morale et intellectuelle énorme, et une tentative de s’impliquer
dans les luttes quotidiennes des travailleurs, enclins à vouloir être
récompensés pour les sacrifices de la guerre. Le mouvement trotskiste
britannique de l’époque, bien que minuscule, contenait bon nombre de
travailleurs formés politiquement et jouissant d’une influence certaine sur
leur lieu de travail et dans leur syndicat.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">C’était une période où l’un des dirigeants
conservateurs anglais disait à propos des travailleurs « Si vous ne leur
donnez pas des réformes, ils vous donneront une révolution. » <br />
<br />
Trotski avait écrit vers la fin de sa vie, alors que la crise économique et la
guerre semblaient sonner le glas du système, une série d’analyses ambitieuses sur
l’avenir du capitalisme mondial. Deux de ses pronostics préoccupaient
particulièrement Cliff. <br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color: #0070c0; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le capitalisme d’État en URSS<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Tout d’abord, Trotski avait écrit que l’URSS était d’une nature extrêmement
instable (une pyramide tenant sur sa pointe »). La fin de la guerre devait
pour Trotski inévitablement résulter en une révolution antibureaucratique en
URSS pour remettre au pouvoir la classe ouvrière dans le contexte d’une vague internationale
de révolutions, ou bien dans une restauration capitaliste sans doute impulsée par
une invasion occidentale. Son pronostic était erroné. Staline réussit en
1945-1950 non seulement à stabiliser son règne en URSS mais à étendre le régime
et les structures d’économie étatisée aux pays d’Europe de l’Est.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Comme Cliff l’a souvent souligné au cours de ses
polémiques, si un Etat ‘ouvrier’ pouvait voir le jour sans l’intervention
consciente des travailleurs, comme cela fut le cas en Europe de l’Est et un peu
plus tard en Chine, à Cuba et dans toute une série d’anciennes colonies ayant
conquis leur indépendance dans des guerres de libération nationale, cela
ouvrait la porte à toutes sortes de dérives théoriques mais surtout pratiques.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cliff poussa cette idée à sa conclusion logique. Si
les nouveaux Etats ‘communistes’ étaient à tous points identiques à celui existant
en Union soviétique, où une révolution ouvrière a bien eu lieu en 1917, ne
fallait-il pas remettre en cause la nature ‘ouvrière’ de l’URSS ‘communiste’
elle-même, et analyser le processus qui a conduit de la démocratie ouvrière de
1917 à la dictature personnelle et bureaucratique de Staline et du Parti
communiste de l’URSS ? C’est ce cheminement qui a conduit Cliff à la
théorie du capitalisme bureaucratique d’Etat.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce débat n’avait pas seulement un intérêt
théorique. Il avait surtout des conséquences politiques et pratiques
importantes, voire capitales. Ainsi, Cliff et ses co-penseurs se distinguaient
nettement du reste de la gauche ‘marxiste’ dans le mouvement contre les armes
nucléaires, qui connut un essor significatif au Royaume-Uni à la fin des années
1950. Alors que le Parti communiste peignait l’URSS de Staline et ses
successeurs comme de grands défenseurs de la paix, certains groupes trotskistes
‘orthodoxes' décrivaient la bombe nucléaire soviétique comme une ‘bombe
ouvrière’. C’était pour contrer de telles idées que Cliff avança le slogan
« Ni Washington, ni Moscou, mais le Socialisme International ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">A la fin des années 1940, l’autorité morale de Trotski
rendait difficile la remise en cause directe de ses théories au sein d’un
mouvement trotskyste très faible et divisé. Mais Cliff voulait prendre le
taureau par les cornes. Il avait initialement comme projet de démontrer que la
Quatrième Internationale fondée par Trotski avait raison de caractériser l’URSS
comme un État ouvrier ‘dégénéré’ (et pour certains de ses membres, les
nouvelles ‘Démocraties populaires’ de l’Europe de l’Est comme des États
ouvriers ‘déformés’). C’est à dire de montrer que malgré la dictature
stalinienne, l’URSS conservait pour la classe ouvrière des acquis importants de
la révolution de 1917, et que donc, contrairement à la situation en Occident,
en URSS les travailleurs pouvaient arriver au pouvoir sans révolution sociale. Cependant,
pendant ses recherches, il changea complètement d’avis. Le résultat fut son
livre ‘La Nature de la Russie stalinienne’<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn3" name="_ftnref3" style="mso-footnote-id: ftn3;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[3]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>.
<br />
<br />
Dans le livre, qui contient une masse souvent indigeste de données factuelles
et statistiques puisées à la source (Cliff avait l’avantage de savoir lire
parfaitement le russe), Cliff donne tort à Trotski sur son analyse de la
contre-révolution en Russie. Trotski avait utilisé à différents moments deux
définitions différentes d’un « Etat ouvrier ». À certains endroits,
il écrit que le contrôle direct exercé démocratiquement par les travailleurs
était la condition indispensable. Ailleurs, il a considéré que la
nationalisation de l’essentiel de l’économie suffisait pour faire un État
ouvrier. Cliff va retenir la première définition et rejeter la seconde, persuadé
que la nationalisation, à l’Est comme à l’Ouest, pouvait être simplement un
outil du capital dans une nouvelle situation économique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette théorie du capitalisme d’État va amener Cliff
à rejeter toutes les illusions en Tito, le dirigeant yougoslave qui rompt avec
Staline en 1948 et qui suscite des espoirs dans les milieux révolutionnaires
d’un « retour » au pouvoir ouvrier en Yougoslavie. La théorie va
également être à la base d’une séparation des chemins avec les autres trotskystes.
Lors de la guerre de Corée en 1950, où une des armées fut soutenue par les États-Unis
et l’autre par l’Union soviétique, la question de savoir si l’URSS était un État
ouvrier qu’il fallait soutenir, ou un nouveau capitalisme, devient très concrète.
Le petit groupe autour de Cliff ne pouvait plus rester dans la Quatrième
Internationale.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le rejet des illusions en la Russie soviétique était
central pour Cliff. Le Parti communiste en Angleterre n’a jamais été un parti
de masse comme en France, mais avait une large influence syndicale dans les
années 1950 à <st1:metricconverter productid="1975. A" w:st="on">1975. A</st1:metricconverter>
ceux qui parlaient du pouvoir des travailleurs en Russie, Cliff rétorquait
« Alors, les bombes atomiques et les spoutniks – les travailleurs russes
en contrôlent combien ? » Le centre de son argumentation est que
c’est le contenu réel du système social russe, où il n’y avait pas un soupçon
de pouvoir des travailleurs, qui est déterminant, et non la forme juridique de
la propriété. Lorsque le Mur de Berlin fut construit en 1961, il ironisait face
à ceux qui croyaient que l’Allemagne de l’Est était un « État ouvrier dégénéré »,
sur le fait que l’État des travailleurs devait construire un mur pour empêcher
les travailleurs de s’enfuir. Cliff et ses camarades se sont réjouis de la
chute du bloc soviétique. La voie était ouverte, pensait-il, pour une
réaffirmation et une renaissance de la véritable tradition marxiste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La théorie du capitalisme d’État n’était pas
seulement une explication de la situation en Russie. Elle avait une application
en Occident aussi. Elle insistait sur le fait que la nationalisation en soi n’avait
rien de socialiste : cela dépendait de quelle nationalisation, sous le
contrôle de qui, et pour quoi faire. Les salariés des nouvelles industries
nationalisées en Angleterre de l’après-guerre (gaz, électricité, chemins de
fer, éducation…) devraient mener la lutte des classes tout aussi fermement que
les salariés du privé. Les différences étaient réelles mais secondaires, car ce
n’est pas la forme juridique qui détermine le contenu de classe des rapports
entre employeur et salarié.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pourquoi le boom des trente glorieuses ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le deuxième pronostic de Trotski qui préoccupait
Cliff dans les années 1950 était que les partis réformistes n’étaient plus
capables de proposer aux travailleurs des réformes significatives, car le
capitalisme vivait sa dernière crise et tout nouveau boom était exclu. Voyant
que les enfants anglais des années 1950 portent des chaussures, Cliff se rend
rapidement compte que l’économie britannique est en train de se remettre de la
guerre, là où certains groupes trotskystes anglais vont pendant toute la durée
des années cinquante et soixante jurer croix de bois croix de fer qu’il n’y a
pas de boom. <br />
<br />
Ce sont les trente glorieuses. Loin de l’impossibilité de réformes, les
travailleurs anglais voient arriver les hôpitaux gratuits, des toilettes à
l’intérieur des maisons, des logements sociaux construits par millions, les
machines à laver dans les foyers, les vacances à la mer… : en fait
l’augmentation la plus conséquente du niveau de vie des travailleurs de toute
l’histoire du capitalisme.<br />
<br />
Le défi pour les révolutionnaires était d’expliquer les raisons de ce nouveau
boom, et d’identifier les contradictions dans la nouvelle époque du
capitalisme. Une grande partie de la gauche a conclu du boom que les crises
économiques ne reviendront plus, que le capitalisme avait résolu ses
contradictions et donc que la gauche n’avait plus que des questions d’ordre
moral à gérer, et que le lien avec le mouvement ouvrier organisé était secondaire.
<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cliff participe au développement d’une théorie du
rôle de l’industrie des armements dans le capitalisme moderne qui pourrait
expliquer le long boom. C’est son camarade – et beau-frère — Michael Kidron qui
développe l’essentiel de la théorie. Les dépenses en armements, depuis les
années 1950, sont d’un niveau habituellement associé aux temps de guerre. Ces
investissements massifs et qui n’ont pas à écouler leurs produits sur le marché
des consommateurs, ralentissent la tendance de la baisse du taux de profit, et
ainsi reportent la crise économique<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn4" name="_ftnref4" style="mso-footnote-id: ftn4;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[4]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais Cliff ne se contenta pas de développer des
analyses marxistes de la période. Il portait toujours la plus grande attention
aux changements au sein de la classe ouvrière et dans les rapports de force entre
les classes. À cette époque, les militants ouvriers (notamment les ‘shop
stewards' ou délégués d’atelier élus par la base) pouvaient obtenir des
victoires locales sur les salaires et les conditions du travail, et même
modifier les rapports entre les chefs et les salariés, sans avoir besoin de
s’appuyer ni sur un parti travailliste de plus en plus éloigné de leurs
préoccupations ni sur la bureaucratie syndicale. Ce fut l’époque du
« réformisme par en bas ».<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ces deux théories – du capitalisme d’État en URSS
et de l’économie permanente des armements – posaient ensemble le constat que le
boom ne pouvait pas durer éternellement et que, à l’Ouest comme à l’Est, de
nouvelles crises économiques et politiques étaient inévitables, remettant à
l’ordre du jour la possibilité pour les travailleurs organisés de confisquer le
pouvoir aux capitalistes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color: #0070c0; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Quid des révolutions dans les
pays pauvres ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La troisième et dernière révision des théories de
Trotski que proposait Cliff et ses camarades concernait les pays pauvres. La
théorie de la « révolution permanente » de Trotski (sans doute mal
nommée), lui a permis de défendre en 1917, contre l’orthodoxie marxiste, qu’une
révolution socialiste pouvait avoir lieu en Russie malgré son économie arriérée
au sein de laquelle la classe ouvrière représentait une petite minorité.
D’ailleurs, disait-il, puisque les capitalistes dans les pays moins développés
étaient toujours dépendants du capital étranger, ils ne seraient jamais des
bourgeois révolutionnaires comme pouvaient l’être les bourgeois français de
1789.<span style="color: #0070c0;"><o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Mais quid des révolutions dans les pays pauvres après 1917 ? En 1949 en
Chine, en 1959 à Cuba, et dans toute une série de pays le régime colonial ou
néocolonial a été renversé par un processus de libération nationale. Ces révolutions
utilisaient le vocabulaire du communisme, mais sans aucune perspective d’un
contrôle démocratique de l’économie par les travailleurs. Même le jour de
l’insurrection, en Chine comme à Cuba, la participation des travailleurs
organisés était plus que secondaire. Au niveau politique et économique, ces
pays suivaient la méthode stalinienne. S’il y avait consensus à l’extrême
gauche pour défendre ces pays contre les agressions impérialistes, certains les
voyaient comme des modèles de société socialiste à suivre.<br />
<br />
Ceux qui tenaient à la vision marxiste du monde avaient un problème — selon
Trotski, la classe ouvrière était la seule force qui saurait prendre le pouvoir
dans ces pays. Cliff en conclut qu’il fallait là aussi une révision des théories
de Trotski. Dans les pays pauvres, où, comme l’avait expliqué Trotski, les
capitalistes locaux ne pouvaient pas mener une révolution, et là où la classe
ouvrière n’était pas suffisamment consciente et organisée pour le faire, il y
avait bel et bien une troisième possibilité. L’intelligentsia, en s’appuyant
pour prendre le pouvoir essentiellement sur les paysans, pouvait former la base
d’une bureaucratie qui réorganiserait le pays sous une forme ‘capitaliste d’État’.
Cette théorie, affublée de l’étiquette un peu étrange de « Théorie de la
révolution permanente déviée en capitalisme d’État » fut publiée en 1963<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn5" name="_ftnref5" style="mso-footnote-id: ftn5;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[5]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>.<br />
Cette question reste pleinement d’actualité. Les régimes et structures sociales
issus de la décolonisation subissent toujours l’oppression de l’impérialisme et
de ses institutions (FMI, Banque mondiale…). Analyser la nature de ces régimes
est nécessaire pour obtenir une compréhension globale de l’évolution du
capitalisme après la guerre froide. Surtout les immenses déceptions
occasionnées par les sociétés mises en place après la décolonisation sont
devenues un frein important à la prise de conscience révolutionnaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Construire une organisation de révolutionnaires<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Pendant cinquante ans, Cliff se concentre sur la construction d’une
organisation révolutionnaire en Grande-Bretagne. Pendant les années de boom, le
progrès est très lent, mais à partir de 1968, et surtout pendant la grande vague
de grèves au début des années 1970, il fut bien plus rapide. Les chiffres sur
le nombre des membres des organisations anticapitalistes sont toujours
controversés (faut-il compter les cartes ou les militants actifs ?) mais à
sa mort, c’est une organisation de quelques milliers de militants que Cliff
laisse en héritage.<br />
Dans les années 1950 et 1960, après un passage dans le parti travailliste afin
de recruter des jeunes, et sans illusion sur la possibilité de transformer ce
parti, le groupe de Cliff, les International Socialists (IS) devient un groupe
indépendant. Il recrute péniblement des travailleurs, un à un. Dans les années soixante,
dans les universités en pleine expansion, de plus en plus d’étudiants sont recrutés.
La campagne contre la guerre au Vietnam, et celle contre les armes nucléaires, une
fois que Cliff avait compris leur importance, permet à IS de grandir et de
devenir une organisation de quelques centaines de membres, avec une petite base
syndicale. D’ailleurs, chez les centaines de milliers de militants qui
s’organisaient à cette époque contre la course aux armements nucléaires, l’idée
qu’il n’y avait pas à choisir entre les bombes atomiques de Washington et
celles de Moscou passait facilement.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Birchall raconte comment Cliff réagissait à chaque
lueur d’espoir révolutionnaire dans le monde. Lors de l’insurrection hongroise
de 1956, il « restait debout toutes les nuits à écouter la radio ». Pendant
ces années aussi, IS construisait lentement des liens avec les syndicalistes
combatifs. Cliff s’impliquait partout, faisant des conférences sur le marxisme
mais également « animant des stages pratiques pour des syndicalistes sur la
lecture des comptes d’une entreprise ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En 1968 il découvrait l’importance du rôle des
étudiants. « Les étudiants ne sont pas enchaînés aux organisations
traditionnelles… donc leur manque de racines peut servir d’huile pour les roues
de la révolte » expliqua-t-il dans sa prose particulière. Mais il se
moquait de ceux qui voyaient chez les étudiants une nouvelle avant-garde
révolutionnaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La fin des trente glorieuses est accompagnée d’une
grande vague de grèves de 1968 à 1974. Le niveau de solidarité syndicale à la
base était exceptionnel – il y eut des exemples ou des ouvriers d’usine et des
mineurs firent grève afin d’exiger une augmentation salariale pour les
infirmières, qui ne pouvaient pas faire grève. À Saltley en 1972, des milliers
d’ouvriers sortaient des usines de Birmingham pour fermer — par la force du
nombre — une usine de transformation du charbon qui tentait de briser la grève
des mineurs. IS était très actif, Cliff même hyperactif. Il sillonne le pays
pour discuter avec des militants syndicaux et écrit en synthétisant leurs
expériences un livre, <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Les délégués
syndicaux et les accords de productivité,</i> qui se vendait facilement dans
les réunions des sections syndicales. Le livre donnera une certaine crédibilité
à IS dans les milieux syndicaux combatifs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les International Socialists avec d’autres mirent
en place un réseau de militants syndicaux, appelé <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Rank and File, </i>avec des journaux par branche (enseignants,
postiers, salariés de l’automobile etc.), l’objectif étant de collaborer avec
des militants non-révolutionnaires pour pousser les syndicats vers une
politique plus combative et contrer les trahisons de la bureaucratie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En 1979, l’élection de Thatcher marqua une
offensive réussie par la classe dirigeante de réduire massivement l’influence syndicale,
et de commencer une très longue série de réformes ultra-libérales qui ont
marqué profondément l’Angleterre. Avec quelques années de retard peut-être,
mais bien avant d’autres dirigeants révolutionnaires, Cliff réalise que les
luttes ouvrières sont en train de refluer, qu’il faut changer de méthodes. Un
débat houleux traverse l’organisation à ce sujet. Finalement, les sections sur
les lieux de travail sont dissoutes en faveur d’une structure géographique, les
réseaux « Rank and File » sont mis en veille, et l’accent est porté
sur le recrutement individuel et la formation politique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Toujours très actif sur le front antiraciste ou
dans des mouvements de solidarité avec les catholiques de l’Irlande du Nord ou
les victimes de la répression au Chili, le SWP a animé à la fin des années 1970
une large campagne populaire contre le National Front, la Ligue anti-nazie, qui
a mené à un affaiblissement durable des fascistes. La campagne évita les deux
écueils de ce genre d’action : il ne fallait ni tomber dans une
dénonciation purement morale et propagandiste qui n’empêche pas les fascistes
d’agir, ni mener des actions ‘physiques’ ultra-minoritaires qui agresseraient
les fascistes sans mobiliser de larges forces politiques et sociales.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Échecs<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais il y avait des échecs aussi, comme les tentatives
de regrouper la gauche révolutionnaire (en 1968 notamment). Quand, autour de la
révolution portugaise de 1974-5, Cliff essaya de nouer des liens solides avec
des révolutionnaires portugais, faisant traduire ses brochures en portugais et
réussissant parfois à en faire vendre plusieurs milliers, les résultats ne
duraient pas longtemps. Aujourd’hui il n’y a pas d’organisation sœur du SWP au
Portugal.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Depuis toujours, Cliff était quasiment obsédé par
le recrutement. Il demandait aux secrétaires de section constamment « Combien
de contacts ? Combien de journaux vendus ? Combien de recrues ? »
Il expliqua son avis sur la question dans un de ses derniers livres :<br />
<br />
« Le parti communiste allemand en 1918 avait 4 000 membres. Même s’ils
avaient tous été des génies, ils n’auraient pas pu faire gagner la révolution.
Il faut un parti de grande taille, car pour pouvoir diriger il faut des
militants dans toutes les usines... je déteste quand les gens pensent que le
marxisme est une sorte d’exercice intellectuel – ‘ nous sommes ceux qui ont le
mieux compris, nous sommes les plus malins’. Le marxisme, c’est l’action, et
pour l’action, la taille est importante, la puissance est importante. Nous
avons besoin d’un parti de masse ! »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il exhorta les camarades sans relâche à vendre le
journal, et les rédacteurs du journal à le rendre lisible par des militants
ouvriers. Chaque lecteur devait être considéré comme un correspondant
potentiel, chaque acheteur devait en devenir un vendeur. La centralité de la
vente du journal sera un peu la marque de fabrique des organisations de la
tradition de Cliff<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">. « Ce n’est pas facile », il avait
l’habitude de dire. « Si tu vends un journal, c’est bien, si tu en vends
deux c’est génial, et si tu en vends trois, on te file l’ordre de
Lénine ! »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour Cliff la pire des erreurs était de croire le
parti plus influent qu’il n’était en réalité. Dans le combat syndical, il
insistait sur la participation des travailleurs, plus importante à ses yeux que
des victoires en petit comité. Il ironisait sur le « socialisme
résolutionnaire » du PC britannique et certains groupes entristes au Parti
travailliste. « Evidemment on préfère être une minorité de 100 dans un
meeting de 700 qu’une majorité de sept dans une réunion de dix personnes ».
Il s’insurgeait contre toute conception du parti comme une élite éclairée. Le
parti devait être composé de ceux « qui savent mieux écouter » la
classe, et apprendre.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il s’intéressait au moindre détail de la
construction, et n’hésitait pas à dire aux organisateurs s’il trouvait que
leurs réunions étaient trop longues ou trop ennuyeuses pour les travailleurs <a style="mso-comment-date: 20111002T1613; mso-comment-reference: JCM_1;">ordinaires</a></span><span class="MsoCommentReference"><span lang="EN-GB" style="font-size: 8.0pt; line-height: 115%;"><!--[if !supportAnnotations]--><a class="msocomanchor" href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_msocom_1" id="_anchor_1" language="JavaScript" name="_msoanchor_1">[JCM1]</a><!--[endif]--><span style="mso-special-character: comment;"> </span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">. Inévitablement, il se trompait
parfois, et son enthousiasme se portait alors sur un autre sujet, sans que
l’organisation dans son ensemble ait forcément le temps de tirer toutes les
leçons de l’échec. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Orateur<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cliff parlait sans notes sur des dizaines de sujets.
A l’âge de 74 ans il donnait encore une réunion presque toutes les semaines. Sa
manière de participer à la construction du parti était de sillonner le pays,
donnant des réunions sur les questions - politiques historiques ou théoriques -
du jour. Les autres membres du comité dirigeant furent encouragés à faire de
même, même si aucun ne pouvait tenir le rythme de Cliff. Son style direct,
humoristique et enflammé, attirait toujours un public nombreux, mais il était
aussi bruyant et gesticulait autant quand il n’y avait que dix personnes dans
la salle<a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftn6" name="_ftnref6" style="mso-footnote-id: ftn6;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[6]</span></span><!--[endif]--></span></span></a>.
Même après cinquante ans en Angleterre, il ne maitrisait pas entièrement l’anglais
et inventait joyeusement les mots ou les expressions qui lui semblaient utiles.<br />
<br />
Oppressions<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Toute organisation anticapitaliste doit être jugée à son attitude envers
l’ensemble des combats contre l’exploitation et l’oppression, et l’histoire de
XXe siècle est celle de la prise en compte graduelle des combats contre
l’oppression, souvent sous la pression de mouvements de ceux et celles
directement concernés. Si Cliff défendait la centralité de la lutte économique,
il voulait une organisation qui agissait sur l’ensemble des phénomènes de la
société capitaliste. Dès 1958, il faisait des réunions sur « La sexualité
et le socialisme ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Concernant l’oppression des femmes, Cliff et son
organisation ont choisi une orientation différente que celle que connaissent
des organisations telles que <st1:personname productid="la LCR" w:st="on">la
LCR</st1:personname> en France. Malgré un certain volontarisme concernant
l’implication des camarades femmes dans l’organisation, il n’y aura jamais dans
le SWP ni Assemblée Générale non-mixte, ni parité comme règle de fonctionnement.
Quant à une publication séparée concernant les “questions femmes”, celle du SWP
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>a existé pendant seulement quelques
années dans les années 1970 (celle de la LCR a fermé en 1998).<br />
<br />
A cette époque un débat traversa le SWP, où les tenants de la théorie du patriarcat,
se définissant comme « socialistes-féministes » s’opposèrent à ceux
et celles qui voyaient l’oppression des femmes comme résultant du besoin du
capitalisme de l’institution de la famille, et pas d’une capacité des “hommes
en général” d’agir sur la société contre les femmes pour garder leurs <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>privilèges. Le débat souleva des questions
telles que “L’oppression des femmes existait-elle avant la division de la
société en classes ?” et “Les hommes de la classe ouvrière profitent-ils
de l’oppression des femmes ?” Au terme du débat, le SWP a fait le choix de l’option
“marxiste orthodoxe” sur cette question, et cela continue à être sa position aujourd’hui.<br />
<br />
Cliff fut très actif dans ce débat. Il lança la polémique directement et
simplement. « Quand vous êtes dans un bar, est-ce que vous entendez
l’ouvrier dire ‘J’ai eu de supers nouvelles ! Ma femme est mal
payée ! En plus, il n’y a pas assez de places en crèche alors elle
travaille à temps partiel. Puis ma fille ne peut pas avorter parce qu’il n’y a
plus de cliniques qui font des IVG. Je suis si heureux !’ Si les
travailleurs hommes profitent de l’oppression des femmes, la révolution est
impossible et on peut rentrer chez nous ! »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il écrit un livre polémique mais intéressant et bien
documenté sur le sujet<i style="mso-bidi-font-style: normal;">, Lutte des classes
et libération des femmes</i>, (1984), qui retrace l’histoire des femmes et du
féminisme sous le capitalisme. Il souligne le soutien enthousiaste de la
majorité des suffragettes anglaises pour la première guerre mondiale, et chante
les louanges d’une autre tradition, celles des femmes révolutionnaires, aidant
à faire connaître des femmes bolchéviques comme Alexandra Kollontaï, ou en
Angleterre Sylvia Pankhurst. Soucieux de la polémique au sein de son propre
parti, sans doute force-t-il le trait. En tout cas, Birchall souligne que
contrairement à ses précédents livres, celui-ci ne partait pas de l’expérience
des camarades femmes concernées directement.<br />
<br />
Pourtant, l’implication effective des femmes dans l’ensemble des activités du
parti est toujours une priorité pour Cliff. Et si les livres des années 1970,
adressés aux délégués syndicaux dans l’industrie, oubliaient souvent de parler des
salariées femmes, Cliff comme l’essentiel de la gauche a beaucoup appris par la
suite. Fait rarissime pour un révolutionnaire professionnel, Cliff a eu et a
élevé quatre enfants alors que sa remarquable femme, camarade et collaboratrice
depuis toujours, Chanie, travaillait à plein temps comme enseignante. Son
expérience personnelle de s’occuper des jeunes enfants en tant que « mari
au foyer » était rare à l’époque.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
En ce qui concerne l’oppression des homosexuels, au cours des années 1970, les
International Socialists comme d’autres, se rendent lentement compte, sous la
pression de militants homos à l’intérieur et à l’extérieur de l’organisation,
de l’importance de la question. En 1976 une défense des homos et des lesbiennes
contre la discrimination est ajoutée par le congrès au programme minimum auquel
doivent adhérer les militants. C’est Cliff lui-même, à 60 ans, qui va écrire
pour le journal du parti en 1978 l’article « Pourquoi les socialistes
doivent soutenir les homosexuels ». Voici sa conclusion : <br />
<br />
« Nous sommes tous les enfants du capitalisme, alors nous avons tendance
de concevoir l’avenir - y compris l’avenir du socialisme - d’une manière
ordonnée et hiérarchique. Comme si la révolution socialiste allait être dirigée
par un délégué syndical dans l’imprimerie, soutenu par son numéro deux, délégué
syndical des métallos dans une grande usine automobile. Comme si tous les
dirigeants de la révolution allaient être des délégués syndicaux, des hommes
blancs de quarante ans. ‘S’il y a assez de place’, on a tendance à penser, ‘ on
laissera participer les Noirs, les femmes et les homos, à condition qu’ils
restent tranquilles au fond de la salle !’ Beaucoup de révolutionnaires ont
encore du mal à croire que les homos vont faire partie de la révolution. …
Nous devrions au contraire nous attendre à ce que le premier dirigeant du
conseil ouvrier de Londres soit une lesbienne noire qui a dix-neuf ans ! »<br />
<br />
C’est un article qui en dit long sur Cliff, sur sa vision des transformations
idéologiques profondes que doit apporter le renversement du capitalisme, et son
approche polémique à un moment où dans son parti comme dans l’ensemble des
organisations de gauche, le soutien actif pour les droits des homos était très
minoritaire.<br />
<br />
Polémiste<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Cliff était un adepte de la polémique, dans la mesure où il était convaincu que
des compromis vagues sur de questions de principe ou de stratégie ne pouvaient
que nuire à l’efficacité de l’intervention des révolutionnaires (sur des
questions tactiques il prônait plutôt une flexibilité permanente). Il aimait
pouvoir résumer ses positions dans de courts aphorismes mémorables, qui
tenaient beaucoup de l’humour juif traditionnel. Pour souligner l’importance de
convaincre l’ensemble des camarades sur des questions de principe, plutôt que
d’éviter la polémique, il disait « Il vaut mieux avoir du sang sur le
tapis que des pellicules sur les épaules » A ceux qui croyaient pouvoir
influencer la direction des grands partis de gauche de l’intérieur, il sortait « On
ne fait pas avancer une brouette en sautant dedans ! » Et aux petits
partis d’extrême gauche qui se dotaient d’un programme détaillé et peaufiné concernant
toutes les étapes de la transition vers une société socialiste, il répliquait « Pour
se battre, il vaut mieux avoir un gros bâton que le dessin d’une mitraillette ! »
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pendant des périodes de reflux de la
lutte des classes, ou la résignation semblait l’emporter au sein du mouvement
ouvrier, il ne répétait « Pas la peine de dire ‘si seulement il pleuvait’ ! Ce
qu’on peut faire est creuser les canaux d’irrigation pour le jour où la pluie
viendra. » La polémique se menait tambour battant mais sans agressivité
personnelle aucune. « Il savait démolir tes arguments sans que tu le prennes
mal », raconte un militant de longue date.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cliff polémiquait peu publiquement avec d’autres
courants révolutionnaires. Cependant, il y eut un débat avec Ernest Mandel de
la Quatrième Internationale en <st1:metricconverter productid="1970. A" w:st="on">1970.
A</st1:metricconverter> un autre moment il répondait à un militant de l’organisation
française Lutte Ouvrière : « Je comprends votre position sur l’URSS,
et je ne suis pas d’accord. Je ne comprends pas votre position sur les pays de
l’Europe de l’Est, mais je suis d’accord. » En effet, à cette époque,
Lutte Ouvrière, tout en défendant la théorie ‘orthodoxe’ de l’Etat ouvrier dans
le cas de l’URSS, soulignait que les pays d’Europe de l’Est n’avaient rien de
socialiste, mais ne proposait pas d’analyse alternative. En règle générale
pourtant, la position de Cliff était que tant que nous n’avons pas de
véritables partis révolutionnaires de masse dans quelques pays, il n’est pas
intéressant de passer beaucoup de temps à débattre entre petits partis. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
<span style="color: #0070c0;">Des erreurs et des défauts<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Les seuls révolutionnaires qui ne commettent pas d’erreurs sont ceux qui ne
s’engagent pas dans l’action. Cependant, Birchall tente de caractériser les
erreurs de Cliff de façon à aider le lecteur militant à tirer des leçons. Cliff
avait les défauts de ses mérites. Il était le premier à voir du potentiel dans
une situation difficile, et de défendre l’importance de l’audace et de
l’initiative individuelle des camarades. « Dans un parti révolutionnaire,
il n’y a pas de base », disait-il, car « chaque camarade doit
diriger, doit prendre l’initiative ». Mais l’impatience qui lui a
permis d’avancer lui jouait parfois des tours. Exagérer le potentiel d’une
situation peut mener à un volontarisme extrême. Il n’était pas toujours un bon
juge de caractère – Birchall donne des exemples où Cliff, impatient, veut
promouvoir de jeunes camarades à des responsabilités bien au-delà de leurs
compétences.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un aspect de l’influence de Cliff que Birchall, se
concentrant sur l’Angleterre, ne traite pas, mais qui nous concerne
indirectement en France, est son intervention dans les groupes de l’International
Socialist Tendency (IST) dans différents pays à la fin des années 1990. Convaincu
que les directions établies des organisations de l’IST à travers le monde
étaient devenues trop conservatrices face au potentiel immense d’une nouvelle
situation, Cliff, comme cela fut souvent le cas, a « tordu le bâton »
dans l’autre sens. Il intervint personnellement pour encourager une série de
scissions, afin, pensait-il, de permettre à une nouvelle génération de prendre
son envol. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>A cette époque, il décrivait
la période comme « les années trente au ralenti », formulation vague
mais qui suggérait d’immenses luttes pour le pouvoir dans quelques années.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le résultat de ses interventions fut très largement
négatif, voire désastreux. En Belgique, la tendance disparut complètement, et en
France où elle était représentée par une organisation d’une centaine de
membres, Socialisme International, elle fut presque mortellement touchée. Des
organisations moins fragiles en Turquie et en Australie réussirent à se
reconstruire seulement après avoir été exclues de droit ou de fait de la
tendance internationale dirigée effectivement par le SWP. Aux Etats-Unis, l’International
Socialist Organization (ISO) en fut exclue et le SWP a décidé de soutenir une
petite scission, Left Turn, qui lui-même quitta la tendance en la dénonçant
deux ans plus tard. L’ISO est restée l’organisation de la gauche
révolutionnaire la plus importante et la plus dynamique aux Etats-Unis, sans
avoir besoin du soutien du SWP. Il y avait de quoi nourrir les blogs des
anti-trotskystes du monde entier, tellement l’épisode était pathétique. En
Allemagne, la politique de Cliff a eu des effets positifs dans un premier temps,
mais quand la nouvelle organisation a rencontré de graves problèmes elle fut
effectivement sauvée grâce à l’intervention d’une partie de la direction
historique qui avait été marginalisée. Comme parfois en Grande-Bretagne, où
cependant son organisation avait une solide implantation et ne fut affectée
qu’aux marges, son impatience et sa capacité de toujours imaginer de façon très
vive la possibilité de progrès rapide n’ont pas – à une époque où Cliff était
vieillissant – aidé à la construction de l’IST. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ceux qui liront cette biographie verront que Cliff
n’avait pas peur du stéréotype du militant qui ne pense qu’à la révolution. Il
ne s’intéressait ni à la musique ni à la culture et était incapable de faire de
la conversation sur tout et rien – même s’il était beaucoup plus tolérant
envers ses camarades qu’envers lui-même. La seule exception à son obsession furent
ses enfants, pour qui il était un père « grognon mais très aimant ». <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Conclusions<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les biographies de militants trotskystes sont rares
(les autobiographies plus courantes). Celles qui existent ont une forte
tendance à idéaliser leur sujet. Le livre de Birchall est d’une grande qualité en
ce qu’il n’évite pas de parler non seulement des erreurs d’analyse ou de
tactique qu’a pu commettre Cliff, mais aussi de ses défauts. Mais l’auteur
trouve dans Cliff un authentique dirigeant marxiste qui a réactualisé la
théorie et la pratique révolutionnaire d’une manière très riche, et dont on
peut beaucoup apprendre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
La gauche britannique se rappelle de Cliff comme étant le dirigeant trotskyste
le plus mal habillé et coiffé de l’histoire, mais aussi comme dévoué corps et
âme à la prise de pouvoir des travailleurs. Il était d’un dynamisme souriant et
lourd. Le mot « inoubliable » est peut-être celui qu’on trouve le
plus souvent dans la bouche de ceux qui parlent de Cliff. En même temps, il
n’est pas difficile de trouver des militants pour dire que là où un Tony Cliff
est un atout spectaculaire pour la construction d’un parti révolutionnaire, une
organisation avec plusieurs Tony Cliff serait devenue vite ingérable !<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">C’est ce qui ressort de cette biographie fascinante
qu’il faut espérer voir paraître en français. Laissons le dernier mot à Cliff :
“On n’arrête pas de me demander pourquoi je souris tout le temps ! C’est parce
que la classe ouvrière est un facteur permanent sous le capitalisme. Le
capitalisme produit son propre fossoyeur”<br />
<br />
<br />
John Mullen est militant du NPA à Montreuil. Il était rédacteur en chef de la
revue <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Socialisme International</i> de
2002 à 2008.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Remerciements à Colin Falconer<br />
Une sélection des œuvres de Cliff en français est disponible ici <a href="http://www.marxists.org/francais/cliff/index.htm">http://www.marxists.org/francais/cliff/index.htm</a><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Quelques coquilles corrigées après publication
initiale]</span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<div style="mso-element: footnote-list;"><!--[if !supportFootnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div id="ftn1" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref1" name="_ftn1" style="mso-footnote-id: ftn1;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[1]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="EN-GB"> http://www.marxists.org/francais/cliff/1998/umg/index.htm</span><span style="mso-ansi-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn2" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref2" name="_ftn2" style="mso-footnote-id: ftn2;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif;"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[2]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif;"> <i style="mso-bidi-font-style: normal;">The Spectre of Babeuf,</i> Palgrave Macmillan 1997; <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Sartre against Stalinism,</i> Berghahn
2004 ; <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Bailing out the system :
Reformist Socialism in Western Europe 1944-85</i>, Bookmarks 1986.<o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn3" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref3" name="_ftn3" style="mso-footnote-id: ftn3;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[3]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: FR;"> </span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">On peut lire des extraits ici :
http://www.marxists.org/francais/cliff/1955/00/cliff_19550000.htm Publié en
français chez EDI 1990 <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Le capitalisme
d’Etat en URSS de Staline à Gorbatchev</i>, avec une nouvelle introduction et
un chapitre supplémentaire.</span><span style="mso-ansi-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn4" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref4" name="_ftn4" style="mso-footnote-id: ftn4;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[4]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span style="mso-ansi-language: FR;"> On peut lire un des articles de 1957 en anglais
ici :<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>http://www.marxists.org/archive/cliff/works/1957/05/permwar.htm<o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn5" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref5" name="_ftn5" style="mso-footnote-id: ftn5;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[5]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="EN-GB" style="mso-ansi-language: FR;"> </span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une traduction française est parue dans le numéro 11
de Socialisme International, en 2004, disponible en ligne au
http://revuesocialisme.pagesperso-orange.fr/s11deviee.html</span><span style="mso-ansi-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
</div>
<div id="ftn6" style="mso-element: footnote;">
<p class="MsoFootnoteText"><a href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_ftnref6" name="_ftn6" style="mso-footnote-id: ftn6;" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif;"><span style="mso-special-character: footnote;"><!--[if !supportFootnotes]--><span class="MsoFootnoteReference"><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: EN-GB; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: X-NONE;">[6]</span></span><!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="EN-GB" style="font-family: "Times New Roman",serif; mso-ansi-language: FR;"> </span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; mso-ansi-language: FR;">Les camarades
qui comprennent l’anglais peuvent écouter plusieurs de ses réunions sur
http://www.resistancemp3.org.uk<o:p></o:p></span></p>
</div>
</div>
<div style="mso-element: comment-list;"><!--[if !supportAnnotations]-->
<hr align="left" class="msocomoff" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div style="mso-element: comment;"><!--[if !supportAnnotations]-->
<div class="msocomtxt" id="_com_1" language="JavaScript"><!--[endif]--><span style="mso-comment-author: "John Conrad Mullen";"><!--[if !supportAnnotations]--><a name="_msocom_1"></a><!--[endif]--></span>
<p class="MsoCommentText"><span class="MsoCommentReference"><span lang="EN-GB" style="font-size: 8.0pt;"><span style="mso-special-character: comment;"> <!--[if !supportAnnotations]--><a class="msocomoff" href="file:///D:/John%20Mullen%20docs/Revolution/final%20Final%20%20Tony%20Cliff%20critique%20birchall.doc#_msoanchor_1">[JCM1]</a><!--[endif]--></span></span></span><span lang="EN-GB">Add quote<o:p></o:p></span></p>
<!--[if !supportAnnotations]--></div>
<!--[endif]--></div>
</div>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-31017765221108883962021-05-18T03:38:00.003-07:002021-05-18T03:38:21.216-07:00Critique de livre : L’impérialisme version URSS<p> </p><p class="MsoNormal"><span style="color: #009900; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Critique de livre</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><o:p></o:p></span></p>
<p><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt;">L</span><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt; mso-bidi-font-family: "Comic Sans MS";">’</span><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt;">impérialisme
version URSS</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif;"> <o:p></o:p></span></p>
<p><i><span style="color: #663366; font-size: 13.5pt;">L'Empire stalinien - l'URSS
et les pays de l'Est depuis 1945</span></i> <br />
<i><span style="color: #663366; font-size: 13.5pt;">Jean-François Soulet</span></i>
<br />
<i><span style="color: #663366; font-size: 13.5pt;">Livre de Poche 2000 254 pages 7
Euros</span></i> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">[Article de 2002, archivé ici].<o:p></o:p></span></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Le grand livre d’Éric Hobsbawm, <i>L'âge des
extrêmes</i>, met la Russie au centre de l'histoire du XXe siècle, puisqu'elle
incarne à la fois, avec la révolution de 1917, le plus grand espoir suscité
parmi les masses des travailleurs, et, avec le stalinisme, la plus grande
déception du siècle.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Onze ans après ce que l’on veut nous présenter
comme « la fin du communisme » (« la fin d'une illusion » pour l'historien
conservateur François Furet, voire la « fin de l'histoire » pour François
Fukuyama), la question de la nature du système de l’ex- bloc de l'Est reste
important. Le bilan de ces pays est utilisé - souvent avec une mauvaise foi
évidente - pour prétendre que toute alternative au capitalisme ne peut finir qu’en
dictature affreuse.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">A l'intérieur de l'extrême gauche, un des
grands débats est de savoir si on peut parler d’impérialisme à propos de
l'expansion soviétique en Europe de l'Est et sa lutte pour l'influence en
Amérique du Sud, en Asie et en Afrique. Ce débat se déroule en parallèle avec
celui de la nature de classe de l’URSS stalinienne : Est-ce un État ouvrier,
une nouvelle forme de capitalisme ou un nouveau type de société de classe ? Le
livre de Soulet se limite à une description du bloc de l’Est, mais donne des
éléments qui vont dans le sens d’une description de l’URSS comme capitaliste,
et donc impérialiste.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Jean François Soulet, enseignant à
l'Université de Toulouse, et spécialiste de l'histoire contemporaine a déjà
publié une Histoire de la dissidence en 1982 et Une histoire comparée des Etats
communistes de 1945 à nos jours.</span> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="font-size: 13.5pt;">Soulet confirme ce que d'autres ont souligné : la
société stalinienne n’est « à aucun moment figée ou immobile ». Il ne s'agit
pas, comme ont pu le prétendre certains, d'une société «mise au congélateur».</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="color: #3333ff; font-size: 13.5pt;">A l’opposé du marxisme</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Il est rare de voir utiliser le terme «
empire » pour caractériser le bloc de pays attaché à l'URSS. Pourtant,
explique-t-il : « dès l'époque de Staline, l'URSS à elle seule, et à plus forte
raison l'URSS et les États Est-européens liés à elle au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale, présentent tous les traits d'un empire : un vaste territoire,
une dynamique expansionniste, une diversité culturelle et ethnique, une
administration uniforme et centralisée, un chef sacralisé. »</span> <br />
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Le terme « empire » a un autre avantage pour
les révolutionnaires, c’est de souligner la dynamique de l'expansion
stalinienne, et son mépris total pour ses vassaux. La politique soviétique est
à l’opposé de l’idée de l’auto-émancipation des travailleurs, il s'agit de
mettre la main sur les ressources et de fournir la main d'œuvre nécessaire à la
réalisation des projets des dirigeants russes. Au centre de ces projets, la
course aux armements traduit leur volonté de ne pas se laisser dépasser par les
USA et de conserver le statut de superpuissance.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Le livre traite de l'ensemble des
développements clés en URSS et dans l'Europe de l'Est depuis la révolution. La
période de Lénine et de Trotsky est couverte très rapidement, n’étant pour
l'auteur qu’un simple précurseur de la période stalinienne. En dépit du fait
que la révolution de 1917 a permis à toute une série de peuples de proclamer
leur indépendance de la Russie - Finlandais, Estoniens, Lituaniens, Ukrainiens,
Moldaves, Arméniens, Géorgiens, Azéris…<o:p></o:p></span></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Ainsi, Soulet parle de « l’étonnante
continuité entre la période tsariste et la période communiste». Mais cette continuité
a été en fait brisée à deux reprises - par la révolution de 1917, puis par la
contre-révolution stalinienne.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Si nous ne pouvons être d'accord avec Soulet
sur la période révolutionnaire (il semble considérer Lénine et Trotsky comme
étant de mauvaise foi du début à la fin), il nous livre des enseignements tout
à fait intéressants sur la période qu'il traite en détail : de 1945 à 1991.</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Même s'il évoque une « continuité », l'auteur
présente Staline comme celui qui a radicalement renforcé l'oppression des
minorités nationales au sein de l'URSS, par sa campagne brutale de
russification : interdiction des autres langues dans les écoles, répression de
toute force nationaliste organisée, déplacement forcé de peuples entiers, implantation
de millions de colons russes, faisant passer, par exemple, le pourcentage de
russes de 0,7% à 9% au Tadjikistan. Les manuels d'histoire sont réécrits, ils
louent l'âme russe et glorifient le travail des grands tsars. Ainsi « Diviser
pour mieux régner », le plus vieux slogan des classes dirigeantes, est bien
connu de la Nomenklatura régnante.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: #3333ff; font-size: 13.5pt;">Russification sanglante</span> <br />
<span style="font-size: 13.5pt;">Ayant russifié de façon sanglante l'URSS,
Staline prend part en 1945 au partage cynique de l'Europe entre les puissances
victorieuses. L'intégration plus ou moins forcée des pays de l'Est dans le bloc
russe se fait à une vitesse vertigineuse. L’URSS utilise les mêmes tactiques
que les pays impérialistes occidentaux : répression de toute opposition, comme
le font notamment à la même époque les britanniques en Grèce. La fraude
électorale généralisée qui accompagne ces changements à l'Est (surtout à
Prague) est tolérée par les dirigeants occidentaux qui ferment les yeux. En
même temps, la légitimité réelle dont jouissent les partis communistes dans la
plupart des pays, du fait de leur rôle dans la lutte contre les nazis, facilite
la transformation.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Les économies des pays satellites sont
impitoyablement subordonnées aux projets de la classe dirigeante russe: « Si
dans l'histoire des empires, les métropoles furent toujours offertes en exemple
aux colonies, il n'est guère de cas où, comme dans l'empire stalinien, on ait
tenté à ce point un véritable ‘clonage’ » Les exigences soviétiques
étaient, au total, du même type que celles des pays capitalistes envers leurs
colonies : monopole de la métropole, exemption des juridictions locales, contrôle
des prix d'achat, exploitation des ressources « sans nul souci de l'épuisement
des gisements» L'URSS échange ses produits manufacturés contre les produits
primaires de l'Europe de l'Est « selon des prix souvent plus élevés que les
prix mondiaux ».</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Au niveau économique, il s'agit d'une «
orientation exclusive vers l'industrie lourde», avec un renforcement draconien
de la discipline du travail, un rallongement des heures de travail, et une
pression brutale sur les travailleurs (stakhanovisme). Les travailleurs absents
du travail sans justification peuvent se voir infliger de longues peines
d'emprisonnement. En Tchécoslovaquie par exemple, Staline réussit « la
réorientation complète de l'économie vers la seule production de l'acier et des
munitions pour le bloc soviétique ».</span> <o:p></o:p></p>
<p><br />
<span style="font-size: 13.5pt;">Avec de telles priorités imposées, pas question
bien sûr de démocratie, même de type parlementaire : « Contrairement au début
de la période bolchevique, les congrès du PC […] et les comités centraux
deviennent, comme en URSS, de véritables chambres d'enregistrement. » Le Kominform,
créé en 1947, assure que tous les partis communistes de l'Est obéiront aux
dirigeants russes. Toutes les structures (syndicats, associations, églises)
indépendantes de l'Etat sont réprimées.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">La société tout entière est traversée par la
peur - des purges incessantes, même à la tête des partis communistes,
maintiennent cette ambiance. Des campagnes antisémites à peine voilées
complètent la machine dans les années 1950.</span> <span style="font-size: 13.5pt;">En
Europe de l'Est, les terres des grands propriétaires privés sont expropriées et
distribuées aux paysans pour être rapidement étatisées par la suite. La
création artistique est détruite par l'imposition du « réalisme socialiste ».</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">En même temps, tout comme en Europe
occidentale à la même époque, des éléments d'un État-providence sont mis en
place : des systèmes d'assurance maladie et de retraites, répondant au double
impératif de satisfaire une partie des aspirations populaires et de fournir une
main-d’œuvre en bonne santé pour la reconstruction.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: #3333ff; font-size: 13.5pt;">Après Staline</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Soulet retrace tous les changements dans le
système stalinien après la mort de Staline. Les stratégies différentes de
Khrouchtchev, Brejnev et Gorbatchev dans la guerre froide et les
contre-stratégies de Tito et d'autres sont bien décrites. Il analyse les
pressions sur le système à la fois de l'extérieur et de l'intérieur. Il permet
aussi de faire le lien entre les deux. Sous ces pressions, le système stalinien
trouvera de moins en moins de marge de manœuvre pour enfin exploser à la fin
des années 1980.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Si l'impérialisme de l'URSS a bien des choses
en commun avec l'impérialisme classique à l'occident, il possède également ses
spécificités. Il construit sa légitimité d'une façon originale, l'État
stalinien étant bâti sur les ruines d'un État révolutionnaire des travailleurs.
Et il peut compter sur une force organisée internationale - les partis
communistes - parfois pour des aides matérielles (espionnage) mais surtout pour
une aide politique de légitimation. Il invente aussi le culte de la
personnalité, ou plutôt dans un siècle de médias de masse, l’interprète d'une
manière nouvelle qui rappelle le culte du Roi soleil quelques siècles auparavant.
Les anniversaires de Staline, de Ceausescu ou de Tito sont célébrés en grande
pompe ; les écrivains et poètes se prostituent pour chanter les louanges du
grand chef (« notre étoile polaire » ; « héros parmi les héros », etc.)</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: #3333ff; font-size: 13.5pt;">Pressions externes</span> <br />
<span style="font-size: 13.5pt;">Les pressions militaires poussent les dirigeants
russes à mettre sur pied une industrie d’armement qui domine toute l’économie.
Sous Brejnev, on évalue les dépenses militaires de l'URSS à 15% du PNB (soit le
triple du pourcentage investi par les Etats Unis). Dans les années 1980, 7,6
millions de salariés travaillent pour le complexe militaro-industriel à l'Est,
dont 5,4 millions en Russie.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Le marché mondial exerce également une
pression sur les économies de l'Est. La Yougoslavie, la Roumanie et l'Allemagne
de l'Est en particulier, développent des échanges commerciaux avec l'Occident.
En 1963, un tiers du commerce extérieur de la Roumanie se fait avec des pays
occidentaux. Les échanges commerciaux accentuent les pressions pour égaler la
productivité du travail de l'occident. Le bloc de l'Est n'est pas isolé des
effets de la crise du capitalisme : « Surtout, la crise mondiale des années
1973-74 freinèrent nettement l'expansion et entraînèrent un endettement
extérieur croissant, ainsi qu'une chute de la productivité ».</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: #000099; font-size: 13.5pt;">Révoltes et résistances</span> <br />
<span style="font-size: 13.5pt;">Les pressions de l'intérieur sont de nature
politique, mais comme le dit Lénine, la politique est un concentré de
l'économique. La part du lion accaparée par la production militaire se fait au
détriment de la production des biens de consommation, ayant un effet direct sur
les conditions de vie des masses. Ainsi, des révoltes se produisent de façon
régulière. Dans les années cinquante, des émeutes éclatent dans les camps de
concentration et sont écrasées. En 1953 à Berlin-Est, une révolte ouvrière de
masse permet un relatif dégel politique et la libération de la moitié des
prisonniers dans les camps à travers tout l'empire.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">C'est la menace d'une révolte plus large qui
pousse Khrouchtchev à réorienter une partie de l'économie pour s'occuper un peu
des besoins matériels des travailleurs. Des machines à laver, des
réfrigérateurs sont pour la première fois fabriqués pour la masse de gens, au
moins en Russie. En 1960 les salaires réels en Hongrie valent un tiers de plus
qu'avant la révolte de 1956.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Par la suite les révoltes en Pologne et en
Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968, puis à nouveau en Pologne dans les
années 1970 et surtout en 1981, ébranlent l’empire. Cependant, elles restent isolées
et sont matées. Seul le mur de Berlin - comble de l'ironie - empêche la fuite
de milliers de personnes du « paradis socialiste ».</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Souvent, les révoltes commencent parmi les
intellectuels. Ils cherchent ou bien à défendre la culture nationale contre la
glorification absolue de la culture russe, comme en Tchécoslovaquie dès 1967
autour de Vaclav Havel ; ou bien ce sont des croyants qui veulent défendre le
droit de pratiquer leur religion. Les dirigeants répondent à la fois par la
répression et la réforme. Ainsi en Tchécoslovaquie, quelques mois avant
l'invasion russe, il est permis une pluralité de candidats lors des élections.</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">La dernière réponse du système en crise est
de jouer la carte d'un nationalisme féroce. En Yougoslavie, on peut s’apercevoir
des terribles résultats de la décision consciente, par des sections de la
bureaucratie régnante de se convertir en nationalistes serbes ou croates. En
Roumanie et en Albanie, le nationalisme exacerbé, avec le culte de la
personnalité dédié à Ceausescu et à Hoxha, a également permis au système de
survivre quelques années de plus avant l'effondrement général.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">L'ouvrage de Soulet est utile car il montre
clairement les similitudes entre l'impérialisme des pays occidentaux et celui
de l'URSS. Néanmoins une approche plus explicative et analytique de ce sujet
est nécessaire.</span> <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">John
Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal">[Quelques coquilles corrigées après publication initiale]<o:p></o:p></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-26016162286791039572021-05-17T02:33:00.003-07:002021-05-17T02:33:42.124-07:00La revue "Socialisme" change!<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La revue « Socialisme » change !</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Article d’octobre 2002, archivé ici]<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Nous avons expliqué dans le numéro 4 de la revue
pourquoi les militants autour de la revue Socialisme ont demandé d’intégrer les
rangs de la Ligue Communiste Révolutionnaire. En particulier, l’arrivée au
pouvoir d’un gouvernement de revanche sociale, la décision de la LCR de
recruter largement autour de lui, et le travail que nous avons fait aux côtés
des membres de la LCR dans le mouvement pour un autre mondialisation, ont guidé
notre décision. Le processus d’intégration est en cours.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette intégration va dans le même sens que des
alliances nouvelles dans d’autres pays, ou des organisations venant des deux
traditions majeures du trotskysmes (la Quatrième internationale, et les
Socialistes Internationaux) se retrouvent ensemble dans les mêmes organisations
(En Ecosse et en Italie par exemple). L’organisation française « Socialisme par
en bas », issue d’une scission de Socialisme International, notre ancêtre,
demande également son intégration à la LCR.<br />
Nous rejoignons la LCR pour la construire, et pour pousser dans le sens d’un
parti révolutionnaire qui recrute largement tout en clarifiant les questions
politiques même les plus ardues.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">A nouvelle situation, nouvelle formule. Notre revue va
donc changer. Nous continuerons à la produire tous les trois mois, mais le
contenu et la diffusion ne seront plus les mêmes. C’est la presse de la LCR –
Rouge, que nos militants vendront dans les manifestations et dans la rue. La
revue trimestrielle sera restreinte à une diffusion militante de main à la
main, dans les librairies, par abonnement, et sur notre site web
www.revue-socialisme.org.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La revue traitera beaucoup moins d’analyses de
l’actualité, et contiendra bien plus de critiques de livres, d’articles plus
théoriques, et des textes théoriques du passé que nous rééditerons (comme le
texte sur la nature de classe d’Israël dans ce numéro). Bien sûr notre
intégration dans la LCR n’efface pas des différences de tradition théorique, et
nous défendrons dans ces pages lorsque ça nous semble important les positions
théoriques de la tendance Socialisme International.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Par la même occasion, dans l’intérêt de la
transparence, nous avons décidé de reprendre le nom « historique » de «
Socialisme International ». Comme courant politique indépendant, il a existé de
1985 à 1997 et, à notre avis, a su développer un certain nombre d’acquis
théoriques et organisationnelles que nous revendiquons.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Nous voulons que la revue soit ouverte à la
participation d’autres personnes – de la tradition de S.I. ou pas – qui ont
comme souci de construire une force anticapitaliste et révolutionnaire. Nous
invitons nos lecteurs (membres de la LCR ou non) qui voudraient participer à la
revue à nous envoyer des courriers, des critiques de livres ou d’autres
articles.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB">[Quelques coquilles corrigées après
publication initiale]<o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-89159578610117435402021-05-16T10:00:00.002-07:002021-05-16T10:00:20.285-07:00Critique de livre: Trotskysme La traversée du désert s’achève<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Livres</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Trotskysme</span><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La traversée du
désert s’achève<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les trotskismes</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> de Daniel
Bensaïd, <i>collection Que sais-je</i>, P.U.F., 2002<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></span><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Article de 2002, archivé ici]<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Quand au premier tour des présidentielles, plus de dix
pour cent des gens ont voté pour des trotskistes, il est surprenant de voir à
quel point les journaux montrent une ignorance complète au sujet de ces
courants, réduits au mieux à des bandes de doux rêveurs, au pire à des sectes
de fanatiques. Le livre de Bensaïd, qui retrace de façon sobre et concise
l'histoire du trotskisme depuis ses origines répond à un besoin réel.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Bensaïd n'est pas un observateur extérieur, mais un
dirigeant de longue date de la LCR. Ceci lui permet d'expliquer les grandes
étapes et les grands débats du point de vue de quelqu'un qui partage les
objectifs du mouvement - une nouvelle société où le profit ne règne plus et où
les travailleurs ont le pouvoir.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pendant toute son histoire, le trotskisme est resté
marginal au sein du mouvement ouvrier pour des raisons qui ne lui sont pas, au
fond, imputables. C'est la destruction de la révolution russe par Staline, la
domination massive des syndicats par le stalinisme et la social-démocratie qui
ne permettaient guère aux trotskistes de gagner un soutien de masse. Dans les
années d'après guerre, la guerre froide poussa l'essentiel de la gauche à
choisir entre un soutien peu critique de l'URSS et de son impérialisme et un
soutien de l'impérialisme américain. Il restait peu d'espace pour ceux qui
s'opposaient aux deux.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais ils ont payé un prix lourd pour leur isolement et
leur marginalité. S'ils ont voulu prendre à bras le corps les grands problèmes
de stratégie du mouvement ouvrier, leur petite taille n'a souvent pas permis de
tester ces stratégies à une échelle de masse, et bien des scissions et des
abandons ont été produits par la frustration et la confusion résultantes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Si Bensaïd donne le titre « les trotskismes »
à son livre, c'est pour reconnaître que le mouvement n'a pas su garder une
homogénéité, même relative, de théorie ni de pratique. Il a souvent préféré
scissionner pour tester chacun de son côté ses positions plutôt que de rester
uni mais paralysé par des divergences importantes. Des scissions sont survenues
surtout face à des désaccords sur l'Union soviétique (un nouveau type de
société capitaliste ? Ou un socialisme dégénéré mais progressiste en comparaison
avec le capitalisme occidental ?) sur les meilleurs moyens de travailler avec
de larges couches de la classe ouvrière (fallait-il dans certaines périodes
rejoindre les partis de masse comme le PS pour être moins isolés?) et sur la
question des agents du renversement du capitalisme (une armée guérilla ou
paysanne pouvait-elle instaurer une société socialiste si la classe ouvrière
dans un pays donné était trop petite ou trop conservatrice?)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Selon Bensaïd, la base du trotskisme lors de la
contre-révolution stalinienne se caractérise par trois grands axes. D'abord la
défense de la révolution internationale face à la perspective stalinienne de « socialisme
dans un seul pays », donc aussi le refus de subordonner les intérêts des
travailleurs aux besoins diplomatiques de l'Etat russe (ce que fera Staline de
la façon la plus spectaculaire quand il signera un accord avec Hitler pour
partager la Pologne).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Deuxièmement, entreprendre un travail de masse qui
permet de mobiliser les travailleurs et les opprimés le plus largement
possible, que ce soit contre le fascisme, ou pour des revendications partielles
(salaires, conditions de travail…). En particulier, les trotskistes voulurent
populariser des revendications radicales (des salaires indexés sur l'inflation,
l'ouverture des comptes des entreprises …) qui devaient permettre à de grandes
masses de travailleurs de remettre en cause le système capitaliste en
commençant par le concret. Comme écrit Bensaïd « [une] problématique de ‘mots
d'ordre transitoires’ dépasse les antinomies stériles entre un réformisme
gradualiste qui croit pouvoir changer la société sans la révolutionner, et un
fétichisme du grand soir qui réduit la révolution à son moment paroxystique au
détriment du patient travail d'organisation et d'éducation ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cet axe distinguait les trotskistes des partis
communistes qui oscillaient entre sectarisme (aucun travail commun avec
d'autres forces à gauche, voire assimilation de toutes les autres forces au
fascisme) et collaboration de classe (s'unir avec le patronat pour rendre
l'économie française concurrentielle, comme lors de la "bataille pour la
production" dans les années 1950, ou la campagne « Produisons
français ! » dans les années 1980.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Troisièmement, les trotskistes devaient s'opposer à la
conception stalinienne du parti monolithique. Ils ont défendu le besoin d'un
débat politique permanent au sein du parti, pour permettre à l'organisation de
profiter de toutes les expériences des membres. Toutes les organisations
trotskistes n’ont pas suivi ce principe, mais dans l'ensemble les mouvements
trotskistes ont en leur sein des débats bien plus riches que les autres
organisations politiques ou que les milieux universitaires des sciences
sociales.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ces trois axes ne constituaient pas seulement des
positionnements théoriques radicalement opposés aux partis communistes. Les
trotskistes se sont employés à les mettre en pratique, même si souvent à une
échelle anecdotique, au sein d'innombrables luttes contre différents aspects de
la dictature du profit.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Bensaïd n'a pas peur de décrire les nombreuses erreurs
qu'ont fait les mouvements trotskistes, y compris sa propre organisation, la
LCR. Mais il minimise souvent la portée de ces erreurs. La triste réalité,
c'est que certaines erreurs - comme les illusions dans le gouvernement sandiniste
du Nicaragua, ou la foi dans la tactique de la guérilla - ont démoralisé des
générations entières de jeunes militants révolutionnaires, rendant d'autant
plus ardu le travail de la génération suivante.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Bensaïd conclut son livre avec les mots suivants « un
certain trotskisme, ou un certain esprit des trotskismes, n'est pas dépassé.
Son héritage sans mode d'emploi est sans doute insuffisant, mais non moins
nécessaire pour défaire l'amalgame entre stalinisme et communisme, libérer les
vivants du poids des morts, et tourner la page des désillusions. »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Je trouve que là, il est modeste pour le trotskisme.
Les trotskistes sont ceux qui ont gardé vivante la flamme de la révolution
contre le plus grand mensonge du vingtième siècle, qui voulait que la dictature
soviétique représente le seul avenir d'une volonté de renverser le capitalisme.
Maintenant que le stalinisme s'est effondré de lui-même, d'abord comme
idéologie d'Etat, puis comme parti dominant des travailleurs les plus
combatifs, l'espace potentiel pour les idées révolutionnaires, les idées de
Trotsky, s'est démultipliée. La très longue traversée du désert des
révolutionnaires en France (et ailleurs) est en train, lentement, de s'achever.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les trotskismes</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> de Daniel
Bensaïd, <i>collection Que sais-je</i>, P.U.F., 2002<br />
<br />
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Point web<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">On trouve énormément des œuvres de Trotsky sur
l'internet. Si vous connaissez peu Trotsky, commencer par Ma Vie, que vous
trouverez en français au <a href="http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv00.htm"><span style="color: blue;">http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv00.htm</span></a><o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><br /></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;">[Quelques coquilles corrigées après publication initiale]</p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB"><o:p> </o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-44135291878751934332021-05-16T06:48:00.003-07:002021-05-16T06:48:40.523-07:00 Inde-Pakistan Vers la guerre nucléaire ?<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> </span><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Inde-Pakistan</span><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> </span><span style="color: #3333ff; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Vers la guerre nucléaire ?</span><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Article de 2002, archivé ici]<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La panique du gouvernement américain « découvrant »
que des terroristes aimeraient bien disposer de bombes radioactives a caché le
fait bien plus inquiétant que deux gouvernements disposant déjà de bombes
nucléaires et des missiles pour les envoyer menaçaient de déclencher une guerre
nucléaire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le conflit entre l'Inde et le Pakistan montre à quel
point les intérêts économiques et militaires sont prêts à risquer l'avenir même
de la planète. Les classes dirigeantes de l'Inde et du Pakistan, qui jouent
avec la guerre nucléaire, sont terrifiantes. Mais les puissances occidentales
partagent la responsabilité de ce cauchemar. La première bombe atomique testée
par l'Inde utilisa du plutonium importé du Canada, et de la technologie fournie
par les États Unis, la France, l'Allemagne, le Canada et l'Angleterre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Au moment où nous écrivons, il semble que le danger
immédiat de guerre nucléaire a été écarté. Mais il reviendra, car il surgit de
l'instabilité d'un monde qui se base sur la concurrence économique et
nucléaire, et qui utilise nationalisme et racisme pour justifier les guerres.
Le nouveau projet « guerre des étoiles » de George Bush rendra la
situation encore plus dangereuse. Les États Unis et la Russie gardent assez de
missiles nucléaires pour détruire la planète plusieurs fois. La France,
l'Angleterre et la Chine en ont assez pour tuer des centaines de millions de
personnes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les causes du conflit</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le ministre de la Défense indien, Yogendra Narain, a
déclaré début juin « Le Pakistan n'est pas un pays démocratique et nous ne
savons pas quel est, pour eux, le seuil nucléaire. Nous contre-attaquerons, et
nous devons être prêts pour une destruction mutuelle des deux côtés. » Du
côté pakistanais, les généraux de l'armée poussaient le Général Musharaff, chef
du régime, à ne rien céder. Celui-ci craint de perdre le pouvoir s'il cède.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a plus d'un million de soldats indiens et
pakistanais au Cachemire. Toutes les grandes villes du Pakistan et du Nord de
l'Inde peuvent être atteintes par les missiles nucléaires des deux côtés.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La guerre occidentale en Afghanistan a accru les
tensions entre les deux pays. L'élite du Pakistan a soutenu l'attaque contre
l'Afghanistan, abandonnant ses alliés talibans. Ayant perdu ainsi de
l'influence en Afghanistan, il a tenté de regagner le soutien des militants
islamistes pakistanais en les encourageant d'intervenir plutôt en Cachemire
(occupé en partie par l'Inde) et d'exploiter les doléances légitimes de la
population qui y vit.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Par la suite, le gouvernement indien, dirigé par le
parti anti-musulman, le BJP, utilisa la guerre américaine « contre le
terrorisme » pour déclarer que le Pakistan était un État terroriste, et
pour justifier ainsi une guerre. Des militants du BJP massacrèrent plus de 1
000 musulmans dans l'État du Gujarat. Le gouvernement indien espère qu'une
guerre leur permettra de contrôler complètement le Cachemire et obligera les États-Unis
d'abandonner ses bonnes relations avec le Pakistan. La classe dirigeante
indienne voudrait sceller une alliance stratégique avec les États Unis.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Plus de 500 millions de personnes en Inde et au
Pakistan disposent de moins d'un dollar par jour pour vivre. Pourtant, entre
1993 et 2000, les achats d'armes des deux pays ensemble totalisèrent huit
milliards et demi d'euros. Ce sont les États occidentaux dits "responsables"
qui ont fourni les armes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La France et la paix.</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La France, loin d'être une force pour la paix comme
voudraient le faire croire nos dirigeants, profite largement du conflit. Comme
l'écrit Patrick Bouverte, de l'Observatoire des transferts d'armement, « La
France continue de livrer massivement des armes dans des zones de tension, puis
s'étonne que les belligérants les utilisent ! »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L'attentat suicide de Karachi, qui a fait onze
victimes et douze blessés parmi les équipes de la DCN française (Direction des
chantiers navals) a révélé l'ampleur de la coopération militaire entre Paris et
Islamabad. Entre 1991 et 2000, la France a vendu pour 1,9 milliards
d'euros d'armements au Pakistan et pour 856 millions d'euros à l'Inde! En
2 000, l'Inde a commandé 10 Mirage 2000-H à Dassault, tandis que Thales
(anciennement Thompson ) travaille sur des chars et des avions de chasse. La
France et l'Inde ont procédé à des exercices militaires conjoints au large de
l'Inde le 14 mai dernier. Après avoir vendu 3 sous-marins Agosta au Pakistan,
la France négocie actuellement la vente d'un modèle plus sophistiqué à l'Inde.
Les maîtres de la guerre font leur beurre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ceux qui souffrent le plus du conflit sont les
Cachemiris. Les dirigeants de l'Inde et du Pakistan prétendent protéger ce
peuple, mais il n'en est rien. L'État indien a commis des atrocités terribles
contre le peuple de la partie du Cachemire occupée par l'Inde, pour la plupart
des musulmans. Le Pakistan a utilisé ces horreurs comme excuse pour vouloir
annexer le Cachemire en entier. Mais on peut voir de l'expérience de la partie
occupée par le Pakistan que les Cachemiris n'ont rien à y gagner. IL n'y a pas
de démocratie, le gouvernement est nommé par le Pakistan. La liberté du peuple
cachemiri ne peut pas être garantie par la domination de l'Inde ou du Pakistan.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les deux grands États essaient d'encourager un
nationalisme féroce, mais dans les deux pays il existe également des campagnes
contre la guerre. Le 6 juin une manifestation fut organisée à Kotli, (cachemire
pakistanais) malgré la pression extrême (la manifestation a été attaquée
violemment par des islamistes pakistanais).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En Occident c'est dans l'opposition à la « guerre
contre le terrorisme » et à la vente des armes que nous pouvons contribuer
à aider le peuple cachemiri.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Point web : Visitez le site web de l'observatoire des
transferts d'armement au </span><span lang="EN-GB"><a href="http://www.obsarm.org/"><span lang="FR" style="color: blue; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">http://www.obsarm.org/</span></a></span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> Vous
pouvez signer la pétition contre la vente des armes par la France.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour information sur des campagnes de paix en
Inde </span><span lang="EN-GB"><a href="http://www.ashanet.org/india/peace.htm"><span lang="FR" style="color: blue; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">http://www.ashanet.org/india/peace.htm</span></a></span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> (en
anglais)<o:p></o:p></span></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Quelques coquilles corrigées après publication initiale]</span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB"><o:p> </o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-55582715052748982752021-05-12T00:45:00.004-07:002021-05-12T00:45:56.621-07:00Une alternative anticapitaliste: Quel parti nous faut-il ?<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une alternative anticapitaliste</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Quel parti nous
faut-il ?</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[article de 2002, archivé ici]<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les élections législatives donnent l'impression
superficielle que tout est rentré dans l'ordre. L'extrême droite retrouve des
scores auxquels on était habitués ; l'extrême gauche ne répète pas son score
historique du premier tour des présidentielles.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce n'est qu'une apparence. La polarisation politique
des présidentielles reste intacte. A droite, c'est le Front national qui a
donné le ton de la campagne des législatives. En prétendant que le grand danger
pour la population ce sont les bandes de jeunes de banlieue, la droite recrute
pour le Front national. A gauche, il n'y a pas eu de campagne sérieuse, puisque
le PS et le PC n'avaient rien de fondamentalement nouveau à proposer que leur
politique depuis 5 ans qui a tant déçu l'électorat de gauche. Mais l'effet
"voter utile dès le premier tour" et l'abstentionnisme de masse a
permis de sauver les meubles pour le PS et a réduit le score de l'extrême
gauche. Le PCF continue de s'effondrer.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">A l'extrême gauche, dans presque toutes les
circonscriptions, la LCR dépasse en nombre de voix Lutte ouvrière. Lutte
ouvrière paie le prix pour son sectarisme d'entre deux tours, où ils ont plus
fait campagne pour ne pas voter Chirac que contre le Front National.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le besoin d'une force politique à gauche pour
cristalliser la révolte politique et en partie sociale contre le néolibéralisme
est de plus en plus clair. Les associations comme ATTAC, les listes
alternatives comme Motivé(e)s, les mouvements de solidarité internationale et
ainsi de suite font un travail essentiel, mais ne peuvent pas être le parti
qu'il faut.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il ne s'agit pas simplement de regrouper les
organisations existantes de l'extrême gauche. Il en résulterait un tout petit
parti ! D'ailleurs, malheureusement, la direction de Lutte Ouvrière a déjà
signalé très clairement qu'elle ne s'intéresse pas à s'ouvrir à une
collaboration avec d'autres forces. Il faut un parti bien plus large, qui
attire des militants actifs dans les associations, et des gens nouveaux à la
politique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Si différents appels pour une nouvelle gauche radicale
ont été lancés depuis un mois ou deux, il nous semble que la LCR est
l'organisation principale qui a le mieux compris ce besoin. Ils écrivent dans
leur journal "Rouge"<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">"Il y a maintenant deux gauches. Le Parti
socialiste reste la principale force de gauche, mais déjà nombre de voix
s’élèvent pour le pousser à aller plus loin dans l’adaptation à la
mondialisation libérale. Et, à l’opposé, il y a une autre orientation, 100% à
gauche, une ligne de rupture avec le système qui constitue le socle d’une
nouvelle force. Il faut, maintenant, changer de gauche et avancer dans la voie
d’une nouvelle force, qui tire le bilan de la gauche plurielle, une force
radicale et anticapitaliste. " </span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">et encore<i> "Il
manque aujourd’hui une force politique, aussi fidèle aux intérêts des salariés,
des chômeurs et des jeunes que le Medef l’est aux intérêts du patronat."</i><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La LCR a enregistré des milliers de demandes
d'adhésions dans les dernières semaines. A la rentrée, elle propose d'organiser
des forums régionaux pour tous ceux qui s'intéressent à la construction de
cette nouvelle force. Dans plusieurs villes, elle a organisé des meetings
communs avec des sections du PCF et des Verts. Les militants autour de la présente
revue participeront à construire cette dynamique. Nous sommes en discussion
actuellement avec la direction de la LCR pour une intégration dans leurs rangs.
Nous espérons apporter notre contribution, à notre échelle bien modeste à la
construction d'un nouveau parti, à la hauteur de la crise politique qui touche
la France.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y aura énormément de militants associatifs ou
jeunes étudiants radicalisés qui rejetteront au moins initialement l'idée d'un
parti. L'idéologie dominante prétend que chacun se débrouille mieux en
s'isolant dans son originalité glorieuse, et que l'organisation politique
collective ne peut qu'écraser la personnalité de chacun. C'est une vision qui
arrange bien le système en place. De plus, l'expérience des partis
monolithiques staliniens, (ou parfois de groupuscules ultra-rigides) que nous
connaissons par les livres ou par des expériences familiales n'inspire pas à
l'engagement militant.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais le besoin d'une organisation est incontournable.
Nous allons esquisser ici les caractéristiques que nous croyons importants pour
un tel parti.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti qui se base avant tout sur les luttes
des salariés et des opprimés. C’est quand les gens se mettent à lutter
collectivement qu’ils remettent en cause toute une série d’idées qu’ils acceptent
en temps normal. C’est de ceux qui luttent qu’on a le plus à apprendre. Chaque
réunion, chaque événement doit aussi être une occasion pour organiser la
solidarité avec des grèves ou des campagnes en cours. Les membres de
l’organisation doivent œuvrer en priorité à la reconstruction de syndicats
combatifs dans tous les secteurs de l’économie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti qui intervienne contre toutes les
oppressions. Aucune oppression ne concerne "trop peu de monde" pour
qu'on s'y intéresse. Il faut demander aux membres qu'ils défendent sans hésiter
tous les opprimés, sur leur lieu de travail ou d 'étude. Les membres doivent
être connus dans leur milieu comme des ennemis intraitables du racisme, du
sexisme, de l’homophonie…<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti ouvert, facile à rejoindre, doté
d'une presse populaire, organisant des réunions publiques régulières où les
membres ont envie d'amener leurs collègues et leurs amis. Dans la presse comme
dans les réunions, il faut que les nouveaux arrivés ou sympathisants, salariés
ou jeunes, puissent s'exprimer. Le parti doit savoir apprendre de la classe, de
l'expérience de la lutte quotidienne.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti de débat démocratique. Ceci est
nécessaire non pour des raisons purement éthiques, mais aussi pratiques. C’est
seulement si les membres ont été convaincus dans un débat démocratique des
positions du parti, qu’ils sauront les défendre autour d'eux au travail, dans
la fac etc.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti déterminé et ambitieux qui sache
trancher sur les questions du jour. Il est peu utile d'avoir – à titre
d’exemple - un parti dont la moitié des membres défend le bombardement de
l'Afghanistan, et l'autre moitié est contre - le parti serait paralysé et ne
pourrait pas organiser la résistance contre la guerre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti où les jeunes jouent un rôle
primordial. En règle générale les jeunes ont plus de temps (pas de
responsabilités familiales). Mais surtout les jeunes n'ont pas vécu la période
des défaites des années précédentes qui a démoralisé tant de gens plus âgés.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il faut un parti qui analyse et clarifie toutes les
questions de la société capitaliste du point de vue des salariés et des
opprimés. Le parti doit être l'université des salariés et des opprimés.<br />
<br />
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La radicalisation en France aujourd'hui est telle
qu'il y a des dizaines de milliers de personnes qui pourraient être recrutées à
un nouveau parti anticapitaliste. Ce parti regrouperait des révolutionnaires,
et d'autres qui tout en s'opposant aux attaques des classes dirigeantes dans
tous les domaines ne se réclament pas ou pas encore de la révolution. Olivier
Besancenot écrit qu'il faut <i>"une nouvelle force politique,
radicale, anticapitaliste qui rassemble révolutionnaires, militants du
mouvement social, militants et électeurs communistes, écologistes ou
socialistes, qui ne se reconnaissent plus dans la politique de leurs
dirigeants."</i><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais cette hétérogénéité est une faiblesse nécessaire
pendant une période, pas un but en soi. S'il est essentiel d'accueillir dans le
parti des personnes qui ne défendent pas (parfois pas encore) le besoin de la
révolution, les révolutionnaires dans le parti devraient travailler pour
expliquer le besoin d'une révolution, partant des leçons de l'histoire et
l'impossibilité pour le capitalisme de résoudre, même sous pression, les
problèmes des opprimés et des salariés.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La constitution de cette organisation est urgente. Les
attentes politiques des gens nouvellement radicalisés n'attendront pas des mois
ou des années.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Quelques coquilles corrigées après publication
initiale.]<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB"><a href="http://randombolshevik.org/articles-by-date/articles-by-date">http://randombolshevik.org/articles-by-date/articles-by-date</a>
<o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-57481896232720033622021-05-10T09:27:00.005-07:002021-05-10T09:27:49.981-07:00 Courrier des lecteurs et réponse : sur Israël et sur l’antisémitisme<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[publié en 2002, archivé ici]</span></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Courrier des lecteurs et réponse :
sur Israël et sur l’antisémitisme</span><span style="font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><b><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Yves C : « Une
erreur grave »</span></b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Chers amis,<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les pages 8 et 9 du numéro 3 de Socialisme me posent
problème, car il s'agit pour moi d'une question sur laquelle je ne suis prêt à
faire aucun compromis : celle de l'antisémitisme.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Vous mettez côte à côte deux photos, celle de soldats
allemands et celle d'un soldat israélien. Vous devez savoir que certaines
comparaisons peuvent inciter des esprits faibles (pour être gentil) à tomber
dans l'antisémitisme le plus crapuleux. Je me demande donc comment vous avez pu
ne pas vous rendre compte du danger de ce genre de comparaison. Dans quel monde
vivez-vous ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Lors d'une des manifestations de
"solidarité" avec la Palestine à Denfert-Rochereau, mon quartier a
été couvert d'affiches anonymes : "Hitler a un fils : Sharon" (je
cite de mémoire). Tirer un trait d'égalité entre Sharon et Hitler risque
d'amener des gens pleins de bonnes intentions (mais ayant, quand même, à mon
avis, un petit fond antisémite inconscient) à donner libre cours à leurs
pulsions racistes. Vos deux photos jouent le même rôle que ce slogan débile. Et
les légendes sous les photos sont encore pires. Les soldats allemands ne
"brimaient" pas les Juifs, ils les exterminaient sans la moindre
pitié. La différence entre des brimades et l'extermination de 6 millions de
personnes n'est pas une nuance de vocabulaire. Comment ne vous en êtes-vous pas
rendu compte ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">De l'autre côté, vous présentez une photo d'un soldat
israélien qui "menace" des Palestiniens. D'abord, votre photo est
coupée pour ne pas dire tronquée : votre découpage laisse croire que le soldat
menace la famille avec un enfant mais vous ne montrez pas la ou les personnes
qui se trouvent certainement à terre ou plus loin. Vous ne précisez pas dans
quelles circonstances a été prise la photo, alors que, pour ce qui concerne
l'autre photo sur les Juifs, tout le monde sait ce qui s'est passé pendant la
Seconde Guerre mondiale. De plus, le mot "menacer" est bien plus fort
que le mot "brimer". Pour un esprit faible (ce qui n'est sans doute
pas dans vos intentions) la conclusion est simple : ce que font les Israéliens
aux Palestiniens est au moins aussi grave (sinon pire) que ce que les nazis ont
fait aux Juifs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce que fait l'armée israélienne en Palestine n'a rien
à voir avec ce que les nazis et les Allemands ont fait aux Juifs. Il n'y a pas
de camps d'extermination en Israël/Palestine. Les principaux partis de l'Etat
démocratique israélien n'ont pas l'intention d'exterminer les Palestiniens et
ne se sont jamais livrés à des pratiques d'extermination massive de milliers de
Palestiniens. Laisser entendre le contraire est, pour être gentil,
irresponsable. Par contre, c'est dans les Etats arabes que l'on diffuse
librement les protocoles des sages de Sion et que tout un tas de nazis se sont
reconvertis dans le conseil politique aux dirigeants politiques arabes après la
Seconde Guerre mondiale. C'est dans les Etats arabes que les journaux diffusent
quotidiennement de la propagande antisémite. Et c'est dans les Etats arabes que
l'on tue ou emprisonne des Juifs, pour le simple fait qu'ils sont juifs. Et
cela vous ne le dites pas.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">En ce qui concerne les extraits du livre de Cliff et
l'article de Daniel Lartichaux, tous deux sont remplis d'inexactitudes sur
l'antisémitisme. Dans le premier article vous prétendez que "le seul
ressort" des "actes horribles" commis contre les synagogues
serait "le conflit au Proche-Orient". Vous oubliez de mentionner
qu'il existe en France un antisémitisme très vivace, aussi bien dans les
milieux de droite et d'extrême droite, que dans des franges marginales de la
gauche, chez une partie de la population maghrébine et ses enfants. Les voix de
Le Pen viennent d'électeurs de droite et de gauche ; de plus, la coexistence
entre le judaïsme et la religion musulmane au Maghreb n'a pas toujours été
pacifique, et depuis l'existence d'Israël, on ne peut pas dire que les Juifs du
Maghreb aient eu la vie rose.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Si Israël n'existait pas et n'avait pas décidé, grosso
modo après le procès Eichmann, de mener campagne partout dans le monde contre
l'antisémitisme, on ne saurait pas le centième de ce que l'on sait aujourd'hui
sur l'antisémitisme, la passivité de la majorité des populations européennes,
les complicités des Etats bourgeois avant et pendant la Seconde Guerre
mondiale. Ça, c'est la réalité. Si Israël utilise en partie l'Holocauste pour
justifier sa politique colonialiste en Palestine, c'est parce que la gauche et
l'extrême gauche se foutaient des Juifs et de l'antisémitisme, pour dire les
choses de façon un peu caricaturale.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Amicalement,<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Yves Coleman.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><b><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen :
réponse<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Bonjour Yves !<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une très rapide réponse à certains de tes
questionnements, qui sont d'ailleurs les bienvenus.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pour moi, les deux photos côte à côte d'un nazi et
d'un soldat israélien constituent une erreur grave. - L'implication est
évidente, que le sionisme soit une forme de fascisme, est radicalement faux.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a, je suis d'accord, un antisémitisme de fond en
France depuis très longtemps (chaque sondage à ce sujet le confirme).
Néanmoins, dans le contexte d’une campagne <i>sioniste</i> de
dénonciation de l'antisémitisme en France <b><i>pour construire l'Etat
d'Israël</i></b>, déclarations de ministres israéliens à l’appui, il me semble
important de souligner les liens entre les actes contre les lieux de culte et
les Juifs en France, et la situation au Moyen Orient. Il ne faut pas non plus
oublier les attaques du BETAR, une milice paramilitaire sioniste, en France
récemment.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans chacune des manifs Palestine auxquelles j'ai
participé, tout antisémitisme a été dénoncé par la quasi-totalité des
manifestants et des organisateurs. Ce n'est pas dire que les actes antisémites
ne sont pas graves, mais que la campagne actuelle qui cherche à rejeter la
faute sur les Arabes est dangereuse. L'Etat d'Israël, bien sûr, puisqu'il
déclare parler AU NOM DE TOUS LES JUIFS fabrique ainsi de l'antisémitisme à la
chaîne. Les gens qui se sentent solidaires des Palestiniens, tués et traités
comme du bétail dans l'indifférence des autres gouvernements, en concluent que
ce n'est pas seulement la faute de Sharon mais de tous les Juifs, puisque c'est
ce que disent l'Etat d'Israël et un certain nombre de dirigeants des
organisations de la communauté juive.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il est évident que cet Etat apparaît aux yeux de la
majorité des Juifs de ce monde comme une garantie contre les pires excès de
l'antisémitisme ; mais je crois que c'est un piège absolu. L'Etat d'Israël ne
protège pas contre l'antisémitisme (une partie des dirigeants ne voudraient pas
le faire). Je ne peux pas retracer ici l'histoire du sionisme, mais il me
semble qu'une partie de sa nature est de refuser la lutte contre
l'antisémitisme en faveur d'une séparation des Juifs. C'est Abram Léon dans son
livre "Critique matérialiste de la question juive" qui me semble
avoir mieux expliqué l'histoire.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB">[Quelques coquilles corrigées après
publication initiale]<o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-85176381468193114062021-05-09T00:43:00.003-07:002021-05-09T00:43:27.852-07:00Le gouvernement Raffarin est moins fort qu'il n'en a l'air<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Editorial, Socialisme N°4,
juillet 2002<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">[Article de 2002, archivé ici]</span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><b><span style="color: #cc0000; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 24.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Moins fort qu’il
n'en a l’air</span></b><span style="color: black; font-family: "Arial Narrow",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a quelques mois encore, au début de l’année, le
gouvernement de Jospin et les représentants de la gauche plurielle se
préparaient aux élections avec optimisme...<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais c’est la droite qui a obtenu la majorité absolue
à l’Assemblée, et Chirac dispose désormais de tous les pouvoirs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La défaite de la gauche est due à sa capitulation
politique devant la classe dirigeante. Les partis réformistes arrivent au
pouvoir en faisant lever l’espoir au sein du camp des travailleurs, l’espoir
d’améliorations de leurs conditions de vie. Mais une fois au pouvoir, la gauche
ne peut transformer le système. Elle fabrique alors du désespoir et de la
démoralisation.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Une vague bleue ?</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette victoire a été en partie préparée par le vote du
5 mai. La gauche plurielle s’est tiré une balle dans le pied en appelant à
voter pour Chirac au lieu d’être au cœur des mobilisations antifascistes de
l’après 21 avril. De plus, les partis de gauche sont restés sur une attitude
strictement électorale, accompagnant seulement les manifestations de la
jeunesse.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Chirac a donc bénéficié d’un plébiscite, dans la pure
tradition gaulliste-bonapartiste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le vote du 5 mai a été présenté comme un référendum
pour " la démocratie et la république " et contre " l’extrême
droite ", mais en réalité la gauche a permis la réélection de Chirac, qui
avait obtenu le plus mauvais score pour un président sortant.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les médias nous parlent d’une vague bleue pour
illustrer la victoire écrasante de la droite. La réalité est différente, loin
d’être un raz-de-marée, cette victoire aux législatives est un trompe-l’œil,
comme celle du 5 mai.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La droite paraît forte mais en réalité elle est
faible. Les partis de droite subissent une crise depuis quelques années.
Comparé aux élections présidentielles de 95, la droite a perdu 5 millions
d’électeurs. Même si avec 34 % des suffrages exprimés (8,8 millions de voix)
l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle) remporte près de quatre cents
sièges, sa victoire n’est qu’un leurre, ces élections marquent avant tout la
faillite de tous les partis institutionnelles. Le retour de bâton contre la
droite risque d’être encore plus rapide et douloureux qu’en décembre 95. De
plus le taux d’abstention n’a jamais été aussi élevé avec plus de 39 % au
second tour des législatives, soit plus de 14 millions de personnes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: #cc0000; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Que nous réserve ce gouvernement ?</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le gouvernement de Raffarin est un gouvernement de
revanche sociale. Il a un discours " modeste " et se réfère à "
la France d’en bas ", mais dans le même temps son programme prévoit des
attaques contre les 35h (dans les hôpitaux), contre notre système de retraite,
des privatisations en cascade, une politique répressive, un renforcement des
lois racistes contre les immigrés, les descentes dans les cités. Ainsi Sarkozy,
ministre de " la sécurité intérieure " annonce qu’il faudra "
porter le fer dans les zones de non-droit " et que l’on ne peut parler de
prévention dans " des cités contrôlées par la mafia. "<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le gouvernement Raffarin est dans une logique
d’affrontement avec notre classe. Le premier acte politique qu’il a décidé est
de mettre notre camarade José Bové en prison, plutôt que d’attendre quelques
semaines pour que le responsable de la Confédération Paysanne bénéficie d’une grâce
présidentielle. En mettant un syndicaliste en prison, comme premier acte
politique 24 heures après sa réélection, le gouvernement Raffarin veut envoyer
un message clair à tous ceux qui entendent résister à la société du profit et à
la mondialisation libérale : les syndicalistes, les altermondialistes, les
associations de défense des droits, seront considérés comme des délinquants et
mis en taule s’ils cherchent à donner une forme plus radicale à leur opposition
au système.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">José Bové n’est pas qu’un bouillonnant syndicaliste
paysan, un Astérix des temps modernes comme les médias aiment à le présenter.
C’est un héros national de la résistance à la mondialisation capitaliste, qui a
été de toutes les mobilisations et contre-sommets, c’est lui qui a été l’un des
rares à partir en Palestine en solidarité avec le peuple palestinien menacé
d’isolement et de mourir en silence. C’est ainsi tout un symbole de nos
résistances que la droite au pouvoir jette en prison, alors qu’un délinquant
multirécidiviste comme Chirac dirige le pays en toute impunité, au lieu d’être
traduit en justice et incarcéré.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ce gouvernement se croit fort et tout permis. Mais
cette situation d’accalmie ne durera qu’un temps et un vent de tempête risque
de s’abattre bien vite sur la Chiraquie. Le président est un monarque au pied
d’argile. La résistance s’organise déjà, comme en témoigne les actions de
solidarité avec José Bové, et aux coups bas de Chirac et Raffarin répondront
les luttes de la "France d’en bas " qui pourraient bien renvoyer ce
gouvernement au vestiaire bien plus vite que son prédécesseur Juppé en 1995.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB">[Quelques coquilles corrigées après
publication initiale].<o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-64801489941091050912021-05-08T00:54:00.006-07:002021-05-08T00:54:48.044-07:00Critique de livre Histoire de l'extrême gauche trotskiste de 1929 à nos jours - Frédéric Charpier<p> </p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #cc0000; font-family: Helvetica, sans-serif; font-size: 13.5pt;">Critique
de livre</span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><i><span style="color: #cc0000; font-family: "Helvetica",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Histoire
de l'extrême gauche trotskiste de 1929 à nos jours</span></i><span style="color: #cc0000; font-family: "Helvetica",sans-serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">
- Frédéric Charpier</span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Editions 1, 2002 - 400 pages, 22€<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Un journaliste collaborateur de Karl Zéro, Frédéric
Charpier, a voulu esquisser dans ce livre une histoire de l'extrême gauche
trotskiste en France, l'histoire de ceux qui ont refusé et refusent à la fois
le capitalisme et l'ancien système soviétique dictatorial.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Car, si aujourd'hui contester la dictature du profit
redevient peu à peu courant, les trotskistes sont ceux qui, en plein boom
économique dans les années 1950 et 1960, combattent les crimes du système
(guerres de Vietnam ou d'Algérie…) mais refusent non seulement de croire au
mythe des "trente glorieuses ", mais aussi d’attendre la crise qui
vient.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le trotskisme est revenu dans les librairies par le
biais du passé anecdotique revisité de Lionel Jospin. Bien sûr, l'idée selon
laquelle il aurait pu être un révolutionnaire secret au sein de la direction du
PS est un travesti absolu des idées de Trotsky. Pour Trotsky, la voie vers le
changement révolutionnaire passait par l'éducation et l'auto-organisation de
millions de travailleurs, et non pas par des magouilles secrètes de
"sous-marins" dans les comités du Parti socialiste.<br />
Le livre de Charpier réunit les avantages et les inconvénients d'un livre de
journaliste. Bien écrit et facile d'accès pour ceux qui ignorent tout de ses
figures comme Raptis, Moreno ou Molinier. Mais le respect que l'auteur porte
pour les militants s’accompagne de raccourcis journalistiques énervants. Tout
comité comportant trois membres doit être une "troïka", n'importe
quel courant au sein d 'une organisation trotskiste peut être qualifié de
"clique" et ainsi de suite. Néanmoins, ce livre nous décrit une
histoire fascinante et pleine d'enseignements.<br />
Pendant toute l'histoire du trotskisme en France, les trotskistes ont été
ultra-minoritaires, ne dépassant jamais les quelques milliers, voire se
comptant souvent par centaines. L'immense influence du PCF dans le mouvement
syndical et dans la gauche les a de fait empêché d'aller plus loin. La
direction du parti communiste a ainsi utilisé de nombreux moyens pour isoler
les militants, au moyen de la diffamation, en passant par la violence physique,
voire l'assassinat.<br />
Mais ces quelques milliers de personnes ont eu une influence clé dans
d'innombrables mouvements radicaux.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Avant la deuxième guerre, ils combattent pour la
vérité sur les procès de Moscou, le mécanisme par lequel Staline a pu liquider
physiquement toute une génération entière de révolutionnaires russes
exemplaires (et souvent leurs enfants et leurs petits-enfants). Ils prônent
l'unité de la gauche contre le fascisme, au moment où la position officielle du
PCF (dite de la "troisième période") ne distingue pas les partis
sociaux-démocrates des partis fascistes. En Allemagne, cette attitude des
partis communistes a permis la prise de pouvoir de Hitler.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Au cours d’une telle période si intense, les débats à
l'intérieur du trotskisme n’en sont pas moins féconds. Pour sortir de leur
isolement, ils décident d'adhérer à la SFIO (ancêtre du PS), sans rien
abandonner de leur critique révolutionnaire envers la direction de ce parti.
Peu d'années après ils en ressortent, mais ces tournants tactiques laissent de
côté beaucoup de camarades, synonymes aussi d’un afflux d’abandons.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Pendant l'occupation nazie, les militants trotskistes
sont prêts à risquer leur vie pour publier un journal en allemand "Arbeiter
und Soldat" qui défend l'unité des travailleurs contre le fascisme,
affirmant que les bombardements de masse, ayant détruit Dresde ou Hambourg et
tué des centaines de milliers de civils, ne sont pas la réponse au fascisme.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais, attachés aux principes révolutionnaires et
refusant l'idéologie patriotique de la reconstruction, les trotskistes sortent
des années 1940 tout aussi isolés qu'au début. Le PCF continue de les traiter
"d'agents de la Gestapo" et d'attaquer certaines de leurs réunions,
barres de fer en main.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Après-guerre, durant le boom économique et la guerre
froide, alors toute la gauche quasiment soutient la dictature soviétique, les
trotskistes entreprennent un travail qui allie une réflexion théorique - sur la
nature du stalinisme, sur les nouvelles évolutions de l'impérialisme - et une
implication dans les grèves (à Boulogne-Billancourt en 1944 par exemple) ainsi
que dans les mouvements d'opposition à la guerre d'Algérie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">La guerre de Corée apporte ses millions de morts, et
les trotskistes restent en première ligne pour s'y opposer. Mais le boom, et le
manque de perspectives révolutionnaires immédiates mènent à une crise chez eux.
Certains en viennent à croire que la dictature soviétique peut être une force
progressiste sur la scène mondiale ou que, devant l’imminence de la révolution,
il faut entrer quasi-clandestinement dans les grands partis de gauche et gagner
des positions d'influence. Tout cela reste vraiment éloigné de l'idée
originelle du marxisme, selon laquelle "l'émancipation des travailleurs ne
peut être que l'œuvre des travailleurs eux-mêmes." En effet, isolés et
désorientés, la tentation de chercher des raccourcis s'avère très forte.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans les années 1960 et 1970, le raccourci adopté est
celui de la guérilla. En l'absence de soulèvements ouvriers, les Che Guevara et
autres suivent une stratégie où un petit nombre de révolutionnaires déterminés
est censé remplacer la classe ouvrière comme moteur de la révolution
socialiste. La LCR suit longtemps cette tactique. Après le coup d'Etat au Chili
en 1973, sa direction discute même du projet d'un kidnapping de l'ambassadeur
du Chili à Paris.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans les années 1960, la Ligue Communiste initie à la
base des comités d'appelés défendant les intérêts des soldats de base, et
instaure aussi un réseau d'éducation politique. Ils éditent de nombreux
journaux clandestins dans l'armée.<br />
Une remontée relative de l'extrême droite dans les années 1970 amène les
trotskistes, à partir d'une analyse catastrophiste de la crise, à concentrer
leurs moyens sur l'organisation de petits groupes capables d'attaquer
physiquement les fascistes. L'organisation politique plus large pâtit de cette
orientation substitutionniste. En 1973, le gouvernement en profite pour
interdire la Ligue Communiste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Plus tard, la victoire de Mitterrand en 1981 va
encourager une partie des militants trotskistes à quitter l'organisation
révolutionnaire pour rejoindre les rangs du Parti socialiste, semés illusions
sur la capacité de la gauche à changer la société. Lors des deux décennies, des
pertes régulières de militants se succèdent au sein de la LCR, se tournant soit
vers le PS soit vers l'inactivité.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">C'est avec les luttes antifascistes des années 1990,
et celles contre la mondialisation libérale aujourd'hui, qu’une nouvelle
période voit les forces trotskistes commencer à reprendre du poil de la bête,
pour devenir en 2002 une force électorale importante, faute d'être une force
militante de taille.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Je n'ai fait ici qu'esquisser quelques points clés. Le
livre de Charpier analyse précisément les trois grands courants trotskistes
(LCR, LO, PT).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Malgré toutes les erreurs et les bizarreries qui sont
le destin de tout mouvement révolutionnaire isolé des masses, les mouvements
trotskistes en France ont eu le mérite de garder vivante pendant plus de 70 ans
l'idée qu'une société contrôlée par les travailleurs est possible, et que nous
n'avons pas à choisir entre la barbarie du capitalisme occidental et celle des
bureaucraties des pays de l’Est.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Leur faiblesse face à la bureaucratie soviétique, dans
leur analyse de la nature du régime, a conduit à de nombreuses erreurs
politiques et théoriques. Affirmer que l’URSS reste un " Etat ouvrier
dégénéré "au lendemain de la seconde guerre mondiale reste encore moins
pertinent que dans les années 30. Staline et les bureaucrates ont édifié non
pas le <i>socialisme</i> mais <i>le capitalisme d’Etat</i> russe,
en concurrence avec le capitalisme occidental.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Aujourd'hui, quand la montée de la contestation ne
semble pas pour l'instant accompagnée par une vision claire d'une société alternative,
nous avons besoin de prendre le meilleur de la tradition trotskiste pour aller
de l'avant.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">A lire pour une analyse plus profonde</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Les trotskysmes par Daniel Bensaïd, Collection
Que-sais-je ? N°3629</span></b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB">[Article de 2002, archivé ici; Quelques coquilles corrigées après
publication initiale]<o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-34716722285220053202021-05-04T02:12:00.001-07:002021-05-04T02:12:10.682-07:00Pourquoi parler de révolution ? - Une réponse à Susan George <p> [article de 2002, archivé ici]</p><p class="MsoNormal"><span style="color: red; font-family: "Arial Rounded MT Bold",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Pourquoi parler de
révolution ?</span><span style="font-family: "Arial Rounded MT Bold",sans-serif; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span><span style="color: red; font-family: "Arial Rounded MT Bold",sans-serif; font-size: 18.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">- Une réponse à Susan George</span><span style="font-family: "Arial Rounded MT Bold",sans-serif; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> <o:p></o:p></span></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Comment ne pas être impressionné par une militante
comme Susan George qui a su pendant plus de vingt-cinq ans se battre pour que
le Tiers monde soit libéré du fardeau de la dette, et pour d'innombrables
autres causes importantes, souvent en l'absence d'un large écho parmi les
citoyens.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Néanmoins, le besoin de construire un
mouvement qui peut aller au-delà de la protestation pour gagner un nouveau
monde nous oblige à regarder de près les stratégies (explicites et implicites)
qu'elle présente, et les mesurer contre le besoin urgent de victoire définitive
sur le profit. C'est pour cela que je veux exprimer certains désaccords avec
Susan George sur la stratégie pour gagner.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: red; font-size: 13.5pt;">Le Grand Soir ?</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Le centre du travail de S. George a été
d'insister sur le fait que la misère dans le monde n'est pas du tout une
aberration du capitalisme, mais provient du fonctionnement normal du
capitalisme. Face aux bataillons d'intellectuels qui défendent le capitalisme,
c'est une bouffée d'air frais.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Mais sur la question de comment détruire le
capitalisme, et avec quoi on peut le remplacer, elle reste extrêmement vague.
Ceci est compréhensible. L'expérience de la gauche depuis un siècle - entre le
PS qui s'est adapté chaque fois plus aux désirs du grand capital, et le PCF qui
a défendu un système dans le bloc de l'Est qui ne laissait aucun pouvoir à la
masse des gens - n'amène pas les militants à accorder leur confiance au projet
révolutionnaire.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">La position que S. George défend - qu'il faut
se concentrer sur les luttes immédiates ou à moyen terme, et ne pas perdre son
temps dans des conjectures sur "le Grand Soir" - est une attitude
très répandue dans les mouvements de contestation aujourd'hui. Mais se demander
quelles sont les limites des réformes et à quel point et comment on peut aller
plus loin est essentiel. Si on veut que les gens s'engagent sur le long terme
sous le slogan "un autre monde est possible", on se doit, tout en
rassemblant des militants avec des idées très variées, d'expliquer quel monde
est possible et comment y arriver.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">La question de réforme ou révolution n'est
pas une question, comme le suggère S. George, du besoin ou non d'avoir une
vision "du Grand Soir" dans la tête, ni d'une opposition entre des
gens disciplinés et obsédés et d'autres plus humains qui aiment "<i>avoir
du temps pour autre chose</i>" dans la vie. Il s'agit d'une question
hautement pratique. S'il faut, comme le dit S. George "<i>renverser
l'ordre du monde</i>", est-ce qu'on pourra, oui ou non, laisser en place
les institutions militaires, politiques, financières et policières actuelles ?</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">La position révolutionnaire est de répondre à
cette question par la négative. Toute l'histoire de la contestation du
capitalisme - de la révolution russe au soulèvement récent en Argentine, en
passant par la guerre civile dans les années 1930 en Espagne ou les événements
au Chili dans les années 1970, montrent que les institutions de l'Etat, et du
capital international ne peuvent pas être repris et utilisés pour d'autres
objectifs que le profit.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Ceci ne veut évidemment pas dire que les
révolutionnaires ne se battent pas pour gagner des réformes. Au contraire, ils
doivent tendre leurs efforts pour gagner des victoires partielles, être parmi
les plus déterminés dans le combat, sans jamais cesser de mener une action et
une propagande révolutionnaires. Il faut développer une stratégie - et une
organisation - qui pose la question du renversement des classes dirigeantes.</span>
<o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Cette analyse ne sort pas des rêves de jeunes
révolutionnaires idéalistes, mais d'une analyse de la nature des institutions
du capitalisme. Il va falloir les renverser et les remplacer.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="color: red; font-size: 13.5pt;">Quelles forces ?</span> <o:p></o:p></p>
<p style="margin-left: -49.65pt;"><span style="font-size: 13.5pt;">Un autre élément
de l'analyse marxiste propose une réponse à la question "Quelles sont les
forces clés pour gagner, d'abord des réformes sérieuses et ensuite un
renversement de l'ordre du monde ?" La réponse donnée par Susan George -
et très courante au sein d'ATTAC comporte l'idée d'une large alliance
comprenant les consommateurs, les militants associatifs, les écologistes, les
intellectuels et les travailleurs organisés, entre autres.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Tout le monde a sa place - c'est sans doute
vrai. Mais la structure du système que nous combattons ne donne pas le même
pouvoir à chaque acteur. Les actions des consommateurs (boycotts ) des
associations (pétitions, manifestations, lobbying) peuvent toutes être
importantes à des moments dans les différents combats. Mais la dictature du
profit peut-être infiniment mieux contrée par ceux qui produisent ce profit -
les travailleurs.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Si pour l'instant en France les travailleurs
du secteur public ne doivent travailler que 37,5 années avant la retraite,
contre 40 dans le secteur privé, c'est parce que les grèves de 1995 ont fait
tellement peur à la classe dirigeante qu'elle n'a pas osé se réattaquer à la
question des retraites, même si cela ne saurait tarder.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">L'expérience que raconte Susan George, dans
l'entretien au sujet de l'OMC, montre assez clairement que, si les
manifestations et les pressions politiques ont ouvert un magnifique espace de
débats et permis la construction d'un mouvement comme ATTAC, les limites de la
protestation et du lobbying sont bien réelles. La reconstruction du mouvement
syndical et la mobilisation des travailleurs peuvent être longs à démarrer,
mais c'est seulement par-là - au cur du système de production de profit - que
les grandes victoires peuvent être remportées.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">Susan George admet facilement qu'il y a
" <i>très peu d'éléments progressistes</i> " au sein des institutions
internationales du capitalisme. Mais dans d'autres écrits elle suggère qu'il
faut s'adresser en priorité aux " décideurs " du monde capitaliste.
Dans son livre sur la dette (1988) elle propose une combinaison d'une politique
éclairée de la part des Etats du Nord pour permettre le remboursement de la
dette, liée à des investissements stratégiques et des accords commerciaux qui
permettraient aux pays du Sud de se remettre sur le chemin du développement.
Souvent on a l'impression qu'elle croit au pouvoir du bon sens, même au sein
des institutions du grand capital.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">C'est contradictoire, car parfois elle
insiste sur le fait que seule la lutte paie ; mais ailleurs les victoires
qu'elle préconise sont des victoires qui permettent aux " <i>éléments
progressistes</i> ", au sein des institutions existantes, de prendre le
dessus et de limiter, dans le cadre du capitalisme, les pires ravages du
profit.</span> <o:p></o:p></p>
<p><span style="font-size: 13.5pt;">C'est pour cela que, parallèlement aux luttes
pour arracher des concessions au système capitaliste, il faut préparer son
renversement. Il est évident que la révolution n'est pas à l'ordre du jour à
très court terme - pour l'instant le travail est d'éducation révolutionnaire.
Mais nous ne pouvons pas nous permettre d'être naïfs. Le " <i>gouvernement
permanent</i> " et ses relais seront prêts à tout pour conserver leur
dictature.</span> <o:p></o:p></p>
<p align="right" class="MsoNormal" style="text-align: right;"><span style="font-size: 13.5pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">John Mullen</span><span style="mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-64248380668561443042021-04-24T22:23:00.002-07:002021-04-24T22:24:02.421-07:00Editorial, Revue Socialisme International, N° 10, été 2004<p> [Article de 2004 archivé ici]</p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;">Editorial
Socialisme International N° 10 été 2004</span><span style="font-family: "Times New Roman", serif;"><o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="font-size: large;"><span style="color: #3333ff; font-family: "Comic Sans MS";">La rue doit décider
!</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><br />
<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Nous sortons cette revue quelques jours avant les
élections européennes du 13 juin. Après les élections régionales d’avril, il
semblerait que toutes les forces politiques se trouvent dans une position
hésitante ou contradictoire. Le gouvernement Raffarin a pris peur après son
score désastreux, ce qui l’a mené rapidement à faire marche arrière sur les
dossiers des chercheurs et des intermittents, prenant le risque d’encourager
d’autres luttes. Il a également annoncé une augmentation du SMIC pour juillet,
espérant ainsi en partie désamorcer le mécontentement des salariés.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sur le dossier de la Sécurité sociale il a attaqué
quand même - priorités du MEDEF oblige. Il espère que les salariés n’ont pas
gagné trop en confiance depuis leur défaite sur le dossier des retraites, et
que le fait que l’attaque soit un peu moins forte que prévue endorme les gens.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L’attaque contre la Sécu affecte l’ensemble des
travailleurs sur un sujet dont ils comprennent l’importance. Les manifestations
du 5 juin ont rassemblé plus de 250 000 personnes, mais un mouvement plus large
sera nécessaire pour faire reculer le gouvernement. C’est un mouvement
auto-organisé par la base des syndiqués, et par des collectifs de défense de la
Sécu dont on aura besoin pour pousser les directions syndicales frileuses à
lutter vraiment, à préparer les conditions pour une grève générale.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La gauche parlementaire a repris du poil de la bête
avec les résultats des régionales et les sondages la mettent en très bonne
position. Mais cette gauche reste pour l’essentiel axée sur une future
reconstitution de la gauche plurielle autour du PS. Et le soutien au PS est
souvent « faute de mieux » - les mêmes sondages montrent que même parmi ceux
qui se décrivent comme « sympathisant du PS », 49% pensent que le PS « n’a pas
de réelles propositions alternatives ».<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Si le soutien au PS est hésitant, une force anticapitaliste
populaire et dynamique fait sérieusement défaut. L’immobilisme par rapport à la
création d’un force anticapitaliste qui dépasserait les rangs de l’extrême
gauche et sa difficulté à se construire dans les entreprises et dans les
syndicats sont des éléments qui ont certainement fragilisé sa côte de
popularité. L’audience médiatique de la LCR ne se prolonge pas vraiment en
termes de construction organisationnelle chez les jeunes et les travailleurs.
Plus grave, nombre de militants ayant adhéré récemment quittent les rangs de
l’organisation, faute d’une vision claire des perspectives.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La popularité un peu aléatoire de l’extrême gauche
peut aussi refléter des aspects de démoralisation chez les travailleurs qui ne
sont pas forcément convaincus que des élus révolutionnaires aient le pouvoir ou
la volonté de changer leur quotidien.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La contestation altermondialiste ou syndicale est
également hésitante. Les manifestations pour la sécu et contre la guerre
montrent un vrai dynamisme, sans pour autant réussir à passer le cap vers un
mouvement réellement massif. Après la défaite sur les retraites, les salariés
hésitent, sans une direction plus déterminée, à entrer en lutte.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les listes « 100% altermondialistes » retirées au
dernier moment, les listes « EuroPalestine » et d’autres démontrent que
beaucoup de militants cherchent - en ordre dispersé - des moyens d’influencer
directement le paysage et les institutions politiques. L’extrême gauche n’a pas
su pour l’instant convaincre assez largement de son utilité pour les mouvements
à une échelle de masse.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pourtant, la dernière manifestation du 5 juin contre
le terroriste Bush révèle que les luttes politiques de masse sont encore
capables de rassembler des milliers de jeunes. Elles nous donnent la clé pour
comprendre l’urgence et l’importance d’intervenir prioritairement dans ce
milieu.<br />
La question de l’impérialisme a toujours été décisive pour les
révolutionnaires. Répondre à cette question, c’est poser le problème de la
révolution comme alternative à la barbarie capitaliste.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De tous les révolutionnaires, Lénine a été le plus
loin dans l’analyse de l’impérialisme ; en 1917, alors que la Russie était
plongée dans l’horreur de la guerre, la question de la prise du pouvoir se
posait directement aux travailleurs.<br />
Notre dossier sur Lénine et la révolution russe s’occupe d’étudier toutes les
questions qui se posaient aux révolutionnaires russes durant cette période. Ce
dossier n’a pas pour objet de calquer une situation politique à une autre, mais
il fourmille d’enseignements qui devraient aider les militants d’aujourd’hui à
mieux comprendre les enjeux actuels.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les luttes économiques, politiques et idéologiques
doivent toutes être menées de front, et ces luttes dans les mois et les années
à venir auront tendance à s’accélérer et à poser de plus en plus clairement la
question du pouvoir dans la société.<br />
Bonne lecture !<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="EN-GB"><span>[Quelques coquilles corrigées plus tard</span><span style="font-size: large;">.]</span><o:p></o:p></span></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-61564633902425220302021-04-23T22:34:00.001-07:002021-04-23T22:34:22.526-07:00Pourquoi défendre Lénine?<p> [Article de 2004, archivé ici]</p><p></p><p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: black; font-family: "Cambria",serif; font-size: 18.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-theme-font: major-latin;">Introduction au dossier :</span><span style="color: black; font-family: "Cambria",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><br />
</span><span style="color: #3333ff; font-family: "Cambria",serif; font-size: 24.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-theme-font: major-latin;">Pourquoi défendre Lénine ?</span><span style="font-family: "Cambria",serif; font-size: 12.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: major-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-theme-font: major-latin;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans un contexte politique marqué par des questions
qui semblent nouvelles - le terrorisme mondialisé, l’environnement, le
tout-sécuritaire…- quelle justification pouvons-nous trouver pour présenter un
long dossier sur Lénine, mort et embaumé depuis si longtemps, devenu une icône
touristique pour des Occidentaux à la recherche d’un changement de décor ou de
design ? Quant au léninisme, idéologie largement reconnue comme étant dépassée
et rigide, sujet de nostalgie seulement pour quelques vieillards en Russie ou
en Europe de l’Est, quelle importance peut-il avoir dans ce nouveau millénaire
?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Et pourtant, les questions que posait Lénine restent
les questions de notre époque. Quelle est la nature de l’impérialisme et d’où
vient-il ? Dans quel genre de parti les révolutionnaires devraient-ils
s’organiser ? Quel Etat peut être construit pour faciliter le passage à une
société socialiste ? Nous pensons que ses réponses à ces questions sont encore
essentielles aux anticapitalistes d’aujourd’hui, 80 ans après sa mort.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: red; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Diffamations</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
La diffamation et les mensonges au sujet de Lénine sont à la hauteur de l’enjeu
de la révolution russe et la menace qu’elle représente pour les puissants de ce
monde. L’histoire de Lénine se confond avec celle de la révolution russe, et
reste une référence clé - positive ou négative - pour toutes les forces
politiques de gauche. L’expérience du parti de Lénine ne peut pas être évitée.
Le passage de l’Etat dirigé par ce parti à l’Etat du Goulag stalinien est
utilisé par l’essentiel de la gauche gouvernementale - et leurs amis
intellectuels - pour renforcer leur thèse sur la nature indépassable du marché
capitaliste comme principe organisateur de la société. Cette idée continue à
démoraliser le mouvement ouvrier. <i>« Personne ne croit plus au grand
soir révolutionnaire </i>» comme l’explique Patrick Braouezec.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Lénine a écrit que <i>« La foi dans la
révolution, c’est le début de la révolution »,</i> le fait qu’aujourd’hui
seule une infime minorité des travailleurs pensent qu’il est possible de
balayer les capitalistes et prendre le pouvoir est un obstacle très important à
la construction d’un mouvement anticapitaliste de masse. Si les
révolutionnaires ne savent pas expliquer, clairement et en détail, la
révolution russe et la contribution du parti de Lénine, comment peuvent-ils
espérer en convaincre d’autres de s’engager à vie dans le combat pour la prise
de pouvoir des travailleurs ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans les journaux, on parle peu de Lénine. Le Nouvel
Observateur, qui consacre un numéro spécial de 100 pages à Karl Marx - le penseur
du troisième millénaire - réserve… un quart de page à Lénine pour l’accuser d’<i>«
hygiène sociale… l’indispensable première étape du socialisme pour détruire les
« poux » : bourgeois, paysans, opposants… Pour Lénine, la fin - un bonheur
infini pour l’humanité - justifiait la terreur de masse. Il ouvrait ainsi la
voie à son successeur ».</i> Le journaliste ne ressent pas le besoin
d’alourdir son quart de page avec la moindre citation de Lénine, ou la moindre
référence pour étayer ses accusations. C’est dire à quel point le rejet radical
de Lénine fait partie du consensus, à droite comme à gauche.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Dans la gauche radicale, l’expérience du léninisme
sert souvent de « preuve » qu’un parti discipliné et centralisé est dangereux.
C’est dans la volonté disciplinée de Lénine qu’on voit le « <i>ver dans le
fruit </i>» qui mènerait inévitablement aux massacres de masse, aux
procès-spectacles et au Goulag.<br />
La droite va plus loin, voyant dans l’enthousiasme révolutionnaire une sorte de
folie de masse qui est au centre des massacres staliniens ou hitlériens. Il ne
nous resterait plus qu’à accepter le cadre raisonnable de la dictature du
profit et au mieux, chercher à l’améliorer très légèrement sans aucun espoir de
réelle avancée.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: red; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Qui défend Lénine ?</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
Si la diffamation de Lénine peut être considérée comme étant de bonne guerre
pour ceux qui ne veulent pas un renversement de l’ordre établi, il est plus
surprenant de voir que les révolutionnaires passent si peu de temps à défendre
le bilan et les idées de Lénine. Sans forcément rejeter ouvertement ses idées,
on accepte qu’il s’agisse d’idées «<i> dépassées</i> » ou comportant des
défauts graves.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cette frilosité est en partie due au fait que la
« <i>défense de Lénine</i> » avait été occupée pendant de longues
décennies par une glorification quasi-religieuse de la part du parti communiste
stalinien. Une telle adoration est à l’opposée même des idées de Lénine.
Analysant la pensée de Karl Marx, Lénine écrivait :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">« Du vivant des grands révolutionnaires, les classes
d'oppresseurs les récompensent par d'incessantes persécutions ; elles
accueillent leur doctrine par la fureur la plus sauvage, par la haine la plus
farouche, par les campagnes les plus forcenées de mensonges et de calomnies.
Après leur mort, on essaie d'en faire des icônes inoffensives, de les canoniser
pour ainsi dire, d'entourer leur nom d'une certaine auréole afin de ‘ consoler
’ les classes opprimées et de les mystifier ; ce faisant, on vide leur doctrine
révolutionnaire de son contenu, on l'avilit et on en émousse le tranchant
révolutionnaire. »</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Mais sans doute, la confusion sur la nature précise de
la rupture entre Lénine et Staline y est-elle aussi pour quelque chose. Si
l’Etat voulu par Lénine est devenu l’Etat de Staline sans changer de nature,
alors le ver était peut-être déjà dans le fruit…<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Ainsi les dirigeants de la LCR, tout en reconnaissant
l’apport de Lénine au mouvement pour le socialisme, ne se pressent pas pour le
défendre. Olivier Besancenot, lors d’une interview, explique :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">« Nous avons une vision critique de Lénine. Pour nous,
l'erreur des bolcheviks, c'est d'avoir sous-estimé la question démocratique.
C'est pourquoi, dans mon bouquin, je parle d'auto-organisation, d'autogestion,
de grève générale et de démocratie. Tout cela est le fruit de discussions que
nous avons au sein de la Ligue. Le livre va provoquer de nouveaux débats
internes, et c'est tant mieux. Il n'y a pas de rôle guide du parti, ni de rôle
substitutif par rapport aux mouvements sociaux. Nous sommes évidemment pour le
pluralisme. Ce n'est pas le parti, mais la majorité de la population, qui doit
prendre le pouvoir, se l'approprier dans le respect des différences. »</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Le problème ici n’est pas de critiquer Lénine- c’est
le droit de chacun- mais de suggérer que Lénine, c’est le substitutisme et le
manque de démocratie. Souvent la question de Lénine est évitée. <i>« Je ne
veux pas m'agripper à chaque expérience pour défendre pied à pied tel ou tel
bilan »</i> explique à nouveau Olivier dans Le Monde. Mais ne pas défendre
Lénine c’est, nous semble-t-il, laisser toute la place aux critiques et aux
diffamateurs. Et s’en tenir à des critiques vagues comme <i>« ils ont
sous-estimé la démocratie» </i>laisse la porte grande ouverte à toutes les
diffamations. Les critiques doivent être précises.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’extrême gauche assure que le passage de la politique
de Lénine à celle de Staline n’avait rien d’inévitable. Mais dans une ambiance
hostile à la révolution, née de l’offensive anticommuniste très forte qui a suivi
l’effondrement des dictatures à l’Est, une telle défense hésitante ne pourra
pas convaincre les gens de rejoindre la lutte pour le renversement définitif du
capitalisme. L’histoire du mouvement ouvrier montre l’importance d’un projet de
société précis pour inspirer des militants.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Notre dossier voudrait, dans la mesure de nos moyens,
revisiter Lénine et ses œuvres avec l’objectif de défendre sa ligne politique
générale. Il ne s’agit pas, bien évidemment, de prétendre que Lénine n’a pas
commis d’erreurs - tout militant politique en fait d’innombrables. Il ne s’agit
pas non plus de présenter Lénine comme un héros, ou du moins, pas plus que les
millions de militants héroïques - et dans leur grande majorité inconnus - qui
ont consacré leur vie à la révolution russe et à la libération humaine. Il
s’agit seulement de défendre quelques grandes idées qui nous semblent
indispensables aujourd’hui, alors que l’anticapitalisme connaît un regain
d’influence.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’apport principal de Lénine réside dans la
construction théorique et pratique du parti révolutionnaire. C’est une de ses
idées les plus controversées et objet du plus grand nombre d’incompréhensions
et de diffamations. Notre dossier contient deux articles sur cette question.
Murray Smith écrit sur Le parti de Lénine, et Paul d’Amato, un dirigeant de
l’International Socialist Organization aux Etats-Unis, écrit sur la naissance
du parti bolchevique, en 1903.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’arrivée au pouvoir d’un parti basé sur la classe
ouvrière dans une société à grande majorité paysanne a donné lieu à des débats
importants sur la nature de la démocratie. On a accusé Lénine et son parti de détruire
la démocratie. Stéphane Lanchon examine le type de démocratie que défendait les
bolcheviques et essaie d’expliquer pourquoi il n’ y avait pas une alternative
de type parlementaire en 1917.<br />
Les œuvres de Lénine furent presque toujours écrites avec un objectif politique
à court terme. Claude Meunier pose la question de savoir ce qu’on peut lire de
Lénine aujourd’hui. Par la suite, l’auteur de ces lignes explore un grand
nombre d’ouvrages sur Lénine et la révolution russe dans mon article Lire la Révolution
russe.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">L’idée qu’il y avait une continuité forte entre la
politique de Lénine et celle de Staline est la clé des arguments contre la
révolution. Dans ce sens, l’analyse politique de la société stalinienne et de
la contre-révolution stalinienne est fondamentale. Notre revue vient de la
tradition théorique qui caractérise la bureaucratie stalinienne comme une
nouvelle classe dirigeante, et la société soviétique après le grand tournant de
1929 comme un nouveau type de capitalisme, le capitalisme d’Etat. Nous publions
dans notre dossier un chapitre du livre de Tony Cliff qui défend cette analyse,
posant en particulier la question : « Quelles sont les caractéristiques
communes, et quelles sont les différences, entre un Etat ouvrier, et un Etat
capitaliste d’Etat ». Cet article est plus théorique que les autres, mais il
mérite le temps consacré à sa lecture.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Il y a des aspects de la vie politique de Lénine qui
ne figurent pas dans notre dossier. Il faudrait revenir sur la question du
soulèvement de Cronstadt, et en général aux origines de la répression en Russie
pendant la guerre civile, pour ne prendre qu’un exemple. Également, son souci
permanent de ne pas tomber dans le « gauchisme » - prendre ses désirs pour des
réalités sans comprendre l’état d’esprit des travailleurs à une période donnée
- est particulièrement pertinent aujourd’hui. Nous espérons revenir sur ces
aspects bientôt.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Nous espérons que le dossier sera utile pour
contribuer à sauver les idées de Lénine à la fois de ses diffamateurs pro
capitalistes et de ses « adorateurs » staliniens, s’il en reste.<o:p></o:p></span></p>
<p align="right" class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: right;"><span style="color: red; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">John Mullen (LCR Montreuil)<o:p></o:p></span></p>
<p align="right" class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: right;"><span style="color: red; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Cet article fut publié en juin 2004, dans le numéro 10
de la revue<i> Socialisme International </i>(deuxième série). Quelques
coquilles ont été corrigées par la suite.</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 13.5pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"><br />
</span><span lang="EN-GB"><o:p></o:p></span></p><br /><p></p>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-89709401040606052192020-08-28T00:57:00.007-07:002021-04-23T22:33:07.008-07:00Les erreurs de Besancenot sur le Cuba (article de mai 2008 archive ici)<p><span style="font-size: large;"> <a href="http://orta.dynalias.org/archivesrouge/article-rouge?id=7955" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">Archives Rouge Article</a></span></p><span style="font-size: large;"><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Dans Rouge cette semaine, un interview d'Olivier Besancenot qui s'est récemment rendu à Cuba.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Besancenot n'est pas un supporter inconditionnel de Castro, il en est très loin.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">N'empêche qu'en fin de compte, le gouvernement de Cuba représente pour lui "la révolution", et en lisant entre les lignes, ce gouvernement sera un des nôtres quand nous réfléchissons ensemble sur le socialisme du XXIème siècle.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Ce n'est pas une position tenable. La terrible pression de l'embargo américain contre Cuba, et l'évidente défense du droit des cubains à l'auto-détérmination réelle ne doit pas nous aveugler au manque total de contrôle quelconque des travailleurs cubains sur les décisions du régime.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Castro soutenait pendant des décennies les régimes russes plus terribles les uns que les autres pour les travailleurs russes. Il participa aux aventures neocoloniales russes. Lorsque le régime russe voulait développer des armes nucléaires plus sophistiqués pour "défendre le socialisme", il applaudissait. Il faut revoir de fond en comble une analyse de l'Etat cubain qui garde les illusions d'antan.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><a href="http://pagesperso-orange.fr/revuesocialisme/s19cuba.html" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">Cet article</a><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;"> de notre revue présent un autre point de vue.</span></span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-68535348234857645552020-08-26T01:58:00.003-07:002020-08-26T01:58:55.150-07:00Besancenot, anticapitalisme et révolution. Article archivé de septembre 2008<p> <span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Si vous suivez le lien vous verrez un article au sujet d'un article que Besancenot a donné tout récemment au journal américain le New York Times. Il leur aurait dit, entre autres choses qu'il faut réinventer la révolution car aucune expérience révolutionnaire n'a jamais réussi. Dans un autre interview il a décclaré que le nouveau parti anticapitaliste sera "révolutionnaire dans le sens contemporain du terme".</span></p><div class="article-content entry-content" itemprop="articleBody" style="background-color: white; clear: both; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 1.4; margin: 10px auto 5px; outline: none; padding: 0px; text-align: justify;"><br />C'est assez impressionnant, surtout pour un vieux militant, de voir le mot "révolution" apparaître dans la presse si souvent! Mais au lieu d'utiliser la tribune des médias pour clarifier ce qu'est la révolution, Besancenot préfère éviter des questions clé.<br /><br />Si c'était vrai qu'aucune expérience révolutionnaire n'avait jamais réussi, cela nous donnerait peu envie de réessayer au cas où on aura plus de chance la prochaine fois!<br /><br />C'est faux. Il y a eu des révolutions bourgeoises réussie (comme la française) qui détruisirent le féodalisme sanguinaire et ouvrirent la possibilité de grandes conquêtes sociales.<br /><br />Une fois, il y a eu une révolution ouvrière qui a réussi, qui a arrêté la première guerre mondiale pour la Russie, publié les traités secrets signés par les voyous qui dirigeaient tous les pays de l'Europe, qui a montré un exemple pendant quelques années des changements qu'on pouvait faire dans la société même dans un pays pauvre. Dans l'éducation, dans les droits des femmes, les droits des religions minoritaires, les droits des homosexuels et bien d'autres domaines, la révolution russe a réussi des exploits incroyables.<br /><br />Par la suite, asphyxiée par les invasions et embargos étrangers, épuisée par la guerre, isolée par l'échec de la Révolution en Allemagne, la révolution a péri. Un système de classe a été remis en place, et on a gardé seulement le vocabulaire de la révolution des travailleurs.<br /><br />Mais la différence est énorme entre une révolution qui échoue, et une révolution qui réussit et qui est ensuite écrasée par les forces du capitalisme international. Aujourd'hui nous avons encore besoin de clarifier cette question. Comment convaincre les militants à faire des sacrifices pour la révolution si on ne peut pas expliquer comment la dernière a été écrasée ?<br /><br />L'autre commentaire de Besancenot, que le parti sera "révolutionnaire dans le sens contemporain du mot" est tout simplement une façon d'esquiver la question. On dirait un politicien comme tous les autres sur cette question! Comme s'il y avait un consensus aujourd'hui même à gauche sur le sens du mot "révolution"! Pour au moins 80% de la population une révolution est une transformation sanglante d'une société poru donner lieu à une dictature bureaucratique. Pour une petite minorité, une révolution est la prise de contrôle démocratique de l'économie par la majorité de la population, les travailleurs.<br /><br />Au lieu d'éviter la question, il faut la clarifier. Le nouveau parti devrait accueillir des révolutionnaires (qui sont convaincus que l'Etat, la police, l'Armée ne peuvent pas être durablement réformés, qui souhaitent la défaite des armées occidentales en Afghanistan, qui défendent l'auto-organisation des opprimés) et d'autres militants syndicaus et politiques, anticapitalistes mais pas ou pas encore révolutionnaires. Beaucoup des militants du NPA ne sont pas convaincus qu'une révolution des travailleurs est possible. Les révolutionnaires doivent mener les combats de notre classe avec ces autres militants et essayer de convaincre du bien fondé des idées révolutionnaires. Eviter les questions clés est une grave erreur.</div><div><br /></div><div class="article-footer" style="background-color: white; clear: both; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; margin: 0px; outline: none; padding: 0px; text-align: center;"></div>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-65389949622571689432020-08-26T01:56:00.003-07:002020-08-26T01:56:28.120-07:00Parlons de "l'éco-socialisme" article archivé d'octobre 2008<p> <span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Sur le blog de Raoul Marc Jennar, altermondialiste connu et assez brillant qui a intégré le processus du Nouveau Parti Anticapitaliste (bravo), ce texte sur l'éco-socialisme.</span></p><div class="article-content entry-content" itemprop="articleBody" style="background-color: white; clear: both; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; line-height: 1.4; margin: 10px auto 5px; outline: none; padding: 0px; text-align: justify;"><br /><br />J'ai rajouté mon petit grain de sel en commentaire :<br /><br />Centralité égale de la question sociale et la question écologiste ? De peur qu'un nouveau socialisme, comme les pays qui se disaient socialistes au XXème siècle, continue à ne pas se soucier de l'air, du climat, de l'eau, de la biodiversité etc.<br /><br />Pourtant, cela me semble une formulation basée sur une volonté. Mais ce n'est pas la volonté de dix mille militants à bien traiter notre planète qui définira les effets de la nouvelle société. La question est de savoir si les structures de pouvoir qu'on propose permettront ces avancées.<br /><br />Moi je crois que si nous pouvons renverser le pouvoir du capital et établir un cotnrôle démocratique par ceux qui n'ont que leur travail pour vivre, ces millions de gens ne vont pas vouloir bousiller la planète.<br /><br />Si les sociétés staliniennes ont bien voulu, je ne crois vraiment pas que ce soit parce qu'elles se basaient trop sur la satisfaction des besoins, mais parce qu'elles ont remis en place, sous la pression de la concurrence économique et surtout militaire, des sociétés de classe. Des sociétés où une petite minorité décidait des investissements, des priorités, et dans lesquelles la place de la majorité était de travailler davantage pour moins cher dès que leurs résistances ne leur permettait pas d'arracher un peu de confort.<br /><br />Bref, c'est la nature capitaliste des sociétés staliniennes (une minorité contrôle l'accumulation des richesses, dans une nouvelle configuration politique sui conservaient le vocabulaire du socialisme) qui les empêchait de bien traiter la planète.<br /><br />C'est important, parce que cela veut dire que c'est le renversement complet du pouvoir qui permettra une politique rationnelle sur l'écologie, et pas notre détermination psychologique ou morale.<br /><br />Raoul-Marc Jennar a répondu :<br /><br /><span style="font-style: italic;">Staline est commode : refuge de toutes les barbaries, de toutes les dérives !!!<br />Le capitalisme, que l’Etat soit le détenteur du capital ou que ce soit le privé, reste le capitalisme. Et par nature, le capitalisme est productiviste. C’est donc le capitalisme qu’il faut supprimer.<br />Mais le socialisme, c’est-à-dire l’appropriation des bénéfices du travail directement par ceux qui travaillent ne garantit pas spontanément le souci collectif pour le cadre de vie et la planète. Il ne garantit pas, par génération spontanée, une interrogation sur la production et ses finalités. Les structures de pouvoir ne conditionnent pas mécaniquement l’usage qu’on en fait.<br />Il faut une conscience collective qui doit survivre à la crainte de périls immédiats et qui dépend donc d’un processus éducatif.<br />Ecarter d’un revers de main la détermination psychologique et morale, c’est ramener les humains au rôle de robots d’un mécanisme de pouvoir donné, quel qu’il soit. C’est nier notre libre arbitre présent.</span><br /><br />Et j'ai répondu à sa réponse :<br /><span style="font-weight: bold;"><br />Tu exaggères je trouve. Mais la question est importante. La nouvelle société sera créée, nous l’espérons tous les deux, par des millions d’acteurs. La raison fondamentale que l’environnement ne sera pas ignoré est que ce n’est pas dans l’intérêt de la majorité de bousiller l’environnement.<br /><br />En ce qui concerne le socialisme du XXème siècle, le problème n’est pas de savoir si c’est “commode” ou pas de considérer que la dégénerescence d’une esquisse de socialisme prenne ses racines dans la décision d’une couche sociale dirigée par Staline d’abandonner l’idée du socialisme international pour le remplacer par une révolution industrielle accélérée afin de faire concurrence avec l’occident en technologie, en armements, en fin de compte en capitalisation. Le problème est de savoir si c’est vrai ou non. (d’ailleurs le “commode” sent légèrement le procès d’intention).<br /><br />J’ai un problème avec le mot “productiviste” non pas par principe, mais parce que je voudrais que le terme soit défini plus clairement.</span></div><div><span style="font-weight: bold;"><br /></span></div><div class="article-footer" style="background-color: white; clear: both; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; margin: 0px; outline: none; padding: 0px; text-align: center;"></div>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-18966941943231912122020-08-26T01:51:00.000-07:002020-08-26T01:51:01.001-07:00Article archivé d'octobre 2008<p> <span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">On m'a interviewé pour le site web "Observers France 24", que vous trouverez en cliquant ci-dessus. J'avais droit à quinze lignes. Voici ce que j'ai dit :</span></p><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">"Depuis plus de vingt ans, on nous répète que le profit privé est une garantie de stabilité et de prospérité. Les grandes banques et les compagnies d'assurance ont fait campagne pour contrôler nos fonds de retraites, les gouvernements de droite ou de gauche ont privatisé les industries auparavant nationalisées et les services publics.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Et là, tout d'un coup, on voit qu'on nous a menti. Leur système est complètement pourri : la dictature du profit n'amène pas la stabilité, mais la panique de la récession. Pourtant, au lieu de réduire le pouvoir des grands capitalistes, on propose de nationaliser les dettes tout en laissant les profits aux riches ! Et cette fois, on trouve des milliards d'euros ! Alors que les caisses étaient vides pour les retraites, pour l'éducation, pour la santé, elles débordent aujourd'hui pour sauver la peau des criminels qui dominent notre société.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Les gens ordinaires sont furieux et ne croient plus ces clowns prétentieux déguisés en 'experts économiques'. Le travail du NPA et de la gauche radicale est de redonner de l'espoir, d'encourager les résistances - contre la privatisation de la Poste, contre les suppressions de postes dans l'enseignement,"</span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-43238333827227160212020-07-08T23:52:00.003-07:002021-04-23T22:34:42.832-07:00Débat : le NPA et les alliances possibles (article archivé de janvier 2009)<span style="font-size: large;"><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">Dans le nouveau parti anticapitaliste, le débat pour savoir quelles alliances avec d'autres forces sont possibles est essentiel. Une grande variété de positions peut être entendue. Pour beaucoup de militants, s'allier avec des non-révolutionnaires lors d'une lutte, et encore plus lors d'une élection, ne peut se justifier que sous des conditions très strictes. Ces camarades perçoivent un danger que l'image du NPA soit ternie, ou que des camarades du NPA soient déviés, par les positions politiques ambigües ou pires des dirigeants d'autres organisations.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">Lors du débat à l'assemblée élective 47 pour la préparation du congrès fondateur du NPA, un débat a eu lieu sur la possibilité ou non d'alliances plus larges pour les élections européennes, (avec le Parti de Gauche, ou avec d'autres organisations). Il était difficile de faire passer l'idée que c'est une question tactique, non pas une question morale. En tant que militants anticapitalistes notre seul intérêt est d'avancer les intérêts des travailleurs et des opprimés. Ainsi des réflexions du genre "je n'ai à convaincre personne" et "je n'irai jamais négocier avec XXX après ses positions sur telle ou telle question" n'ont pas prise sur la vraie question : comment gagner des victoires partielles aux côtés des travailleurs, et comment attirer le maximum des travailleurs vers nos idées.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">L'alliance avec d'autres organisations telles que le Parti de Gauche, sur des thèmes particuliers (par exemple une campagne lors des Européennes sur une base "Non au néolibéralisme et au traité européen") ne viserait absolument pas à renforcer ces autres organisations. Au contraire, elle viserait à attirer le maximum de personnes dans une lutte unie et puissante, pour pouvoir avancer les intérêts de la classe, mais aussi pour démontrer en pratique, devant des dizaines de milliers de militants, la supériorité des tactiques et des analyses des révolutionnaires.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">Le NPA représente une nouveauté très enthousiasmant, mais il sera, au début, un petit parti, et si on ne veut pas que d'autres forces attirent l'essentiel des nouveaux combattants mis en mouvement par les luttes récentes, il faut une tactique qui permet des alliances dans l'action, en toute clarté et honnêteté, pendant que le débat continue.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">Des camarades qui soulignent que Mélenchon ne va jamais devenir révolutionnaire, et qu'il va s'opposer à nous à l'avenir ont absolument raison, mais c'est la mauvaise question. Mélenchon n'intéresse pas le NPA. Les milliers de gens qui sont tentés par le parti de Mélenchon devraient, par contre, nous intéresser beaucoup. Bien sûr, on peut se satisfaire de planter notre drapeau et espérer qu'ils viennent nous chercher en entendant nos brillantes dénonciations de Mélenchon et d'autres. Mais la politique est plus dynamique que cela. Les idées des gens changent plus rapidement pendant des combats, et alors attirer des gens dans un combat commun, pour pouvoir aussi polémiquer sur les limites des idées de Mélenchon ou d'autres, est une tactique très intéressante.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "helvetica neue light" , , "helvetica neue" , "helvetica" , "arial" , sans-serif; text-align: justify;">D'autres camarades ont tout à fait le droit d'être de désaccord, bien sûr. On peut penser que les gens tentés par Mélenchon ou par d'autres structures endehors du NPA ne sont pas intéressants, ne pourraient jamais changer d'avis. Masi il faut poser le débat en termes de tactique politique, et non en termes de purisme identitaire ni d'amertume quasi-personnelle contre tel ou tel dirigeant non-révolutionnaire.</span></span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-57558850905021600182020-07-08T23:48:00.002-07:002020-07-08T23:48:26.406-07:00Motion contre l'islamophobie au congrès du NPA article archivé, de janvier 2009<span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Le congrès départemental du nouveau parti anticapitaliste pour le 47 a eu lieu hier, et a été marqué par un débat riche sur toute une série de questions.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Pour ma part j'ai proposé deux amendements aux textes du congrès. Le premier, concernant l'islamophobie, est ici :</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Nous luttons pour une société où la laïcité signifie séparation de l’Etat et des religions, traitement égal de toutes les confessions, protection par l’Etat des libertés individuelles et collectives de croyance et de confrontations d’idées. Nous</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">combattons l’islamophobie autant que l’antisémitisme et toutes les discriminations, qu’elles soient religieuses, racistes, ou sexuelles, en refusant l’ethnicisation sur des bases culturelles ou/et religieuses des questions sociales et politiques ; et nous oeuvrons au rapprochement de tous les opprimés et exploités, croyants ou non croyants, dans la lutte commune pour des droits égaux.(MONTMARTRE)</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">C'était à rajouter aux textes "principes fondateurs" après la section sur l'oppression des femmes. Je l'ai proposé parce qu'il me semblait que dans un pays où être contre "les musulmans" n'est pas rare, même à gauche, et dans un contexte où, par exemple, la gauche radicale hésite à manifester quand une mosquée est brûlée par des extrémistes, il était indispensable que l'opposition à l'islamophobie soit écrite dans les textes.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Pour mon article sur le sujet (un peu polémique, on m'a dit) </span><a href="http://pagesperso-orange.fr/john.mullen/2008islamophobie.html" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">voir ici </a><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Mais avant de présenter l'amendement, j'ai pas mal hésité. Si c'était pour me retrouver complètement isolé, avec toute l'assemblée contre moi, je n'avais pas trop envie. Alors j'ai envoyé l'amendement avant à une dizaine de personnes dont je ne connaissais pas la position. Les réactions étaient relativement encourageantes, alors j'ai présenté l'amendement.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Dans le débat, une ou deux personnes ont déclaré ouvertement "je suis islamophobe" (en rajoutant qu'il étaient également "chrétienophobes" etc.) D'autres disaient que l'islamophobie en tant que telle n'existe pas, il existe seulement le racisme anti-arabe. D'autres encore disaient qu'il valait mieux ne pas évoquer ces sujets dans les textes.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Les lecteurs de mon blog savent que je suis partisan d'un combat implacable contre l'islamophobie.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Bref, résultat final: 10 voix pour l'amendement, 15 voix contre l'amendement et 14 abstentions. C'est beaucoup mieux que je ne pensais obtenir. Mais l'essentiel est d'encourager le débat, car même si jamais l'amendement est inscrit dans les textes, cela ne changera rien à la pratique du parti s'il n'y a pas des centaines de militants au moins qui ont envie d'engager ce combat aux côtés de certaines organisations musulmanes.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Je rebloggerai (!) plus tard dans la semaine sur d'autres aspects importants du débat préparatoire pour le congrès fondateur du nouveau parti anticapitaliste.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Par ailleurs, 21 personnes ont voulu que je sois un des six délégués au congrès, et cela a suffi (tout juste) pour que je sois élu délégué au congrès, avec cinq autres (sur 13 candidats).</span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-16901384571294259842020-07-08T00:24:00.002-07:002020-07-08T00:24:08.509-07:00The academic strike in France. Article archive 03/2009<a href="http://www.universityworldnews.com/article.php?story=20090227144803608" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">University World News - FRANCE: Academic strike action may end</a><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Cliquez sur le lien ci-dessus pour voir un article en anglais sur la grève dans les universités en France. On a publié ma contribution en bas de la page, et la voici :</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">John Mullen, a lecturer at University Paris 12, comments:</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Although last Thursday's day of demonstrations was significantly smaller than previous days of action, this was partly because most Paris universities are on holiday.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">As well, some unions did not really mobilise, preferring to save their strength for a big day of action next Thursday. In only one or two of the 70-odd universities affected by the strike are there significant moves to start teaching again.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">The majority of strikers remain determined to get more concessions from the government, to such an extent that the biggest trade union, the SNESUP, refused even to attend a meeting called by the Minister last Friday.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">The number of "alternative workshops" replacing university classes with discussions and films about social protest and democratic rights is still on the rise. For the moment, the movement is not slowing down, though it is impossible to say what will happen in a one or two weeks.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Every 10 days or so, a national strike committee holds a day-long meeting with several delegates from each striking university. The next will be held on Friday at my university and it is extremely unlikely that the strike will end before that.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">The govenrment's latest proposals are viewed with considerable scepticism. Many lecturers believe the government's promise to "completely rewrite" the proposed decree on lecturer-researchers' working conditions remains vague. They would prefer the decree was simply withdrawn and the time taken to consult all concerned on any reforms.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">As for the proposed reform of teacher training, again, setting up a review commission, including representatives of universities, is not a major move since the minimum demand is a moratorium of a year or two to allow consultation.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">The demands of the lecturers might seem rather technical but the fundamental objection is to the idea of putting universities into competition one against another, controlling lecturer-researchers by setting up management structures and foremen in the universities, and depending more and more on private funding for research.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">The government has preferred to give major tax breaks to companies that invest in research and development rather than find more funding for public sector research. We feel that if funding becomes even more private sector based, big companies will not pay researchers to write books on history, archeology, mathematics, literature and so on.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">As for the autonomy of universities, we prefer the present collegial organisation. The government has promised to effectively double the salaries of university presidents when their universities become autonomous.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">We believe the presidents will become businessmen and that academic independence will be under threat. In other countries such as Britain, the end result of such neo-liberal-inspired reforms has been the charging of high tuition fees for students: In France the fees are still "only" a couple of hundred euros a year whereas in Britain they are EUR3,000 and this has led to a reduction in the number of young people from poorer families going to university.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">We are defending a whole idea of what a university can be as a public service. It has to be said that a national strike of this type has never been called before by university lecturers in France.</span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-88053831475814702892020-07-07T02:14:00.005-07:002020-07-07T02:14:55.402-07:00Grève de la faim contre la casse de l'université - articles archives 2009<span style="font-size: large;"><a href="http://www.libebordeaux.fr/libe/2009/05/les-%C3%A9tudiants-de-bordeaux-iii-exp%C3%A9rimentent-la-gr%C3%A8ve-de-la-faim-comme-nouveau-mode-daction.html" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">Bordeaux - Toute l'actualité de la région avec Libération: Les étudiants de Bordeaux III expérimentent la grève de la faim comme nouveau mode d’action</a><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Je suis engagé dans le mouvement contre la casse de l'université depuis plusieurs mois. Je comprends les fortes émotions qu'il inspire, et je sais qu'une telle action demande beaucoup de courage.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; text-align: justify;">Mais la grève de faim est une erreur tactique, car elle ne permet pas de mobiliser largement. Nous devons rester dans le collectif. Si le gouvernement méprise enseignants et étudiants (et autres personnels), pour nous, chaque étudiant et chaque collègue est précieux, et il ne faut pas choisir des tactiques qui mettent en danger les nôtres.</span></span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-64084305665981951142020-06-26T05:59:00.000-07:002020-06-26T05:59:27.288-07:00Fundraising et enseignement supérieur. Article archives septembre 2009<a href="http://www.educpros.fr/conference/fundraising/presentation.html" style="background-color: white; color: #009eb8; display: inline; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; outline: none; text-align: justify; text-decoration-line: none; transition: color 0.3s ease 0s;">Présentation - Réussir son fundraising dans l'enseignement supérieur - Educpros.fr</a><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Je suis enseignant-chercheur, alors mon métier est de donner des cours à l'université (surtout histoire mais aussi traduction, grammaire...) et d'écrire articles et livres sur l'histoire. C'est un métier qui me plaît et je me dis que ce n'est pas inutile. Mais l'Université sous Sarkozy se doit de se voir de plus en plus comme une entreprise... d'où ces conférences (suivez le lien) sur "Comment réussir son fundraising dans l'enseignement supérieur". Pour ceux qui préfèrent le français, il s'agit de lever des fonds en cherchant des sponsors parmi les entreprises ou les anciens élèves. Les donateurs bénéficient d'incitations fiscales.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">On va imiter les universités anglaises - des milliers d'étudiants vont être embauchés pour emmerder le monde au téléphone afin de chercher des financements. Et les entreprises (à moins de penser que les PDG sont tous des crétins) vont naturellement demander une contre-partie.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Au lieu de dépenser tout cet argent et ces baisses d'impôt, ce serait mieux d'augmenter les impôts pour les riches et financer correctement les universités. Même les taux d'imposition qui étaient en vigueur il y a vingt ans en France suffiraient largement à donner un vrai coup de pouce au service public et à l'université.</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Mais il y a une campagne idéologique derrière tout cela. Ils font tout pour nous faire croire que la seule façon rationnelle et humaine d'organiser notre vie ensemble - que ce soit à l'université, à l'hôpital ou ailleurs - c'est l'organisation "entreprise". Pourtant on a vu que les grandes banques n'ont pas géré si bien que cela l'économie ces dernières années!</span><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><br style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;" /><span style="background-color: white; color: #333333; font-family: "Helvetica Neue Light", HelveticaNeue-Light, "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px; text-align: justify;">Entre temps ils voudraient que les étudiants n'explorent plus le monde des savoirs, mais qu'ils accumulent des "compétences" et des "expériences" dans un "portefeuille" qui fructifiera... (Je n'exagère pas - chercher "portefeuille d'expériences et de compétences" sous Google). Nous devrons tous devenir encore moins humain que ce que la société nous permet jusque là. Faudrait contre-attaquer!</span>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-50972213373705454202019-12-22T06:18:00.001-08:002019-12-22T06:18:34.321-08:001219 nouvel obs<a href="https://www.nouvelobs.com/social/20191222.OBS22680/18e-jour-de-greve-et-toujours-pas-de-treve.html">https://www.nouvelobs.com/social/20191222.OBS22680/18e-jour-de-greve-et-toujours-pas-de-treve.html</a>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-80053815614742031222019-12-22T06:16:00.001-08:002019-12-22T07:04:02.503-08:001219<a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/22/emmanuel-macron-renonce-a-sa-future-retraite-de-president_6023763_823448.html?fbclid=IwAR3RLsIEmQXbv886WwLPJSZcYewBUh0rk9xRpadvBcazoExm-vt9hIj3Cpg">https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/12/22/emmanuel-macron-renonce-a-sa-future-retraite-de-president_6023763_823448.html?fbclid=IwAR3RLsIEmQXbv886WwLPJSZcYewBUh0rk9xRpadvBcazoExm-vt9hIj3Cpg</a><br />
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<a href="https://www.theguardian.com/world/2019/dec/22/macron-waives-presidential-pension-amid-christmas-strike-chaos-france">https://www.theguardian.com/world/2019/dec/22/macron-waives-presidential-pension-amid-christmas-strike-chaos-france</a>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1773172930506418297.post-73622442703871944742015-11-15T07:05:00.001-08:002015-11-15T07:05:56.068-08:00Attentats à Paris: «Les Français vont devoir sacrifier des libertés individuelles»<a href="http://www.20minutes.fr/societe/1730463-20151114-attentats-paris-francais-doivent-etre-conscients-vont-sacrifier-libertes-individuelles?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook">Attentats à Paris: «Les Français vont devoir sacrifier des libertés individuelles»</a>John Mullenhttp://www.blogger.com/profile/04936937247932651511noreply@blogger.com