mercredi 26 août 2020

Besancenot, anticapitalisme et révolution. Article archivé de septembre 2008

 Si vous suivez le lien vous verrez un article au sujet d'un article que Besancenot a donné tout récemment au journal américain le New York Times. Il leur aurait dit, entre autres choses qu'il faut réinventer la révolution car aucune expérience révolutionnaire n'a jamais réussi. Dans un autre interview il a décclaré que le nouveau parti anticapitaliste sera "révolutionnaire dans le sens contemporain du terme".


C'est assez impressionnant, surtout pour un vieux militant, de voir le mot "révolution" apparaître dans la presse si souvent! Mais au lieu d'utiliser la tribune des médias pour clarifier ce qu'est la révolution, Besancenot préfère éviter des questions clé.

Si c'était vrai qu'aucune expérience révolutionnaire n'avait jamais réussi, cela nous donnerait peu envie de réessayer au cas où on aura plus de chance la prochaine fois!

C'est faux. Il y a eu des révolutions bourgeoises réussie (comme la française) qui détruisirent le féodalisme sanguinaire et ouvrirent la possibilité de grandes conquêtes sociales.

Une fois, il y a eu une révolution ouvrière qui a réussi, qui a arrêté la première guerre mondiale pour la Russie, publié les traités secrets signés par les voyous qui dirigeaient tous les pays de l'Europe, qui a montré un exemple pendant quelques années des changements qu'on pouvait faire dans la société même dans un pays pauvre. Dans l'éducation, dans les droits des femmes, les droits des religions minoritaires, les droits des homosexuels et bien d'autres domaines, la révolution russe a réussi des exploits incroyables.

Par la suite, asphyxiée par les invasions et embargos étrangers, épuisée par la guerre, isolée par l'échec de la Révolution en Allemagne, la révolution a péri. Un système de classe a été remis en place, et on a gardé seulement le vocabulaire de la révolution des travailleurs.

Mais la différence est énorme entre une révolution qui échoue, et une révolution qui réussit et qui est ensuite écrasée par les forces du capitalisme international. Aujourd'hui nous avons encore besoin de clarifier cette question. Comment convaincre les militants à faire des sacrifices pour la révolution si on ne peut pas expliquer comment la dernière a été écrasée ?

L'autre commentaire de Besancenot, que le parti sera "révolutionnaire dans le sens contemporain du mot" est tout simplement une façon d'esquiver la question. On dirait un politicien comme tous les autres sur cette question! Comme s'il y avait un consensus aujourd'hui même à gauche sur le sens du mot "révolution"! Pour au moins 80% de la population une révolution est une transformation sanglante d'une société poru donner lieu à une dictature bureaucratique. Pour une petite minorité, une révolution est la prise de contrôle démocratique de l'économie par la majorité de la population, les travailleurs.

Au lieu d'éviter la question, il faut la clarifier. Le nouveau parti devrait accueillir des révolutionnaires (qui sont convaincus que l'Etat, la police, l'Armée ne peuvent pas être durablement réformés, qui souhaitent la défaite des armées occidentales en Afghanistan, qui défendent l'auto-organisation des opprimés) et d'autres militants syndicaus et politiques, anticapitalistes mais pas ou pas encore révolutionnaires. Beaucoup des militants du NPA ne sont pas convaincus qu'une révolution des travailleurs est possible. Les révolutionnaires doivent mener les combats de notre classe avec ces autres militants et essayer de convaincre du bien fondé des idées révolutionnaires. Eviter les questions clés est une grave erreur.